Réalisateur ô combien prétentieux et controversé, Lars Von Trier cherche constamment à provoquer, à s'émanciper des dogmes actuels, pour proposer des œuvres portants une identité et une forme en marge du conformisme. "Dogville" s'inscrit dans cette démarche artistique, en soumettant un décor minimaliste traduisant la dérive de l'Homme de manière universelle, comme si celle-ci n'avait pas de réelle frontière physique. L'exploration des arcanes de la psyché se poursuit dans une production influencé par l'art théâtral, dans son décor et sa mise en avant des mots, sans oublier le travail minutieux des images, jouant sur l'absence de barrière visuelle pour créer un malaise permanent, face aux ressenties des personnages; en effet l'idée de visibilité totale accentue l'influence de personnages sur d'autres, tout en confrontant la spectateur à son impuissance.


L’obsession de la destruction du paraître, se voit ici, décuplé par la fuite en avant de Grace se retrouvant dans un environnement propice à l'épanouissement, se transformant progressivement, par la nature humaine, en un lieu d’effrois et de douleur. Cet esclavage se voit amplifié par une voix off ironique, qui conte de manière naïve une histoire dramatique, dégradant constamment une société sclérosé par son égoïsme et par ses pulsions. Lars Von Trier saisit les sentiments de l'être humain, tout en critiquant le libre arbitre et la violence quotidienne dans une construction très strict.

Nebuleux
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le 28 janv. 2016

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