En 50 mn, ce documentaire à la forme ultra-classique nous permet de parcourir la carrière (60 ans quand même !!!) de Dolly Parton. Aucune révélation bien entendu à attendre mais une bonne synthèse pour comprendre l’influence de cette artiste hors-norme, dépassant de loin la musique. C’est d’abord une grande auteure-compositrice et interprète. C’est elle par exemple qui, à la suite de sa rupture avec Porter Wagoner qui l’avait lancée, écrit ce qui reste une chanson absolument somptueuse, « I will always love you » en guise d’adieux en 1974. Dolly est une immense chanteuse country mais qui a su s’ouvrir à bien d’autres musiques comme la pop et même le rock avec son dernier album de duos avec McCartney, Mick Fleetwood, Sting, Sheryl Crow, Miley Cyrus sa filleule ! Aucune barrière, elle est même adulée aujourd’hui par des rappeurs comme Snoop Dog. Au-delà de l’artiste, on constate une femme d’affaires très avisée : Elvis voulait ajouter à son répertoire « I will always love you » mais exigeait (ou bien le Colonel Parker ?) la cession de la moitié des droits d’édition. Dolly a immédiatement refusé.

Dolly reste plus que jamais une femme libre et engagée, en faveur des droits des personnes LGBTQ+, en faveur du mouvement Black Lives Matter, très loin de la caricature conservatrice collée encore trop souvent à la musique country, bien qu’elle reste profondément attachée à ses racines (religieuses, familiales, sociales, géographiques). Elle cherche enfin à promouvoir la lecture auprès des enfants en distribuant plus de 287 millions de livres auprès d’enfants en 30 ans (chiffre d’Août 2025) ! Une femme sincère qui n’a jamais caché ses périodes de dépression, de boulimie, ses gros ennuis de santé. Dolly sait faire passer ses idées mais avec énormément d’humour et d’autodérision et aujourd’hui, on se dit que c’est sans doute la seule artiste de ce calibre capable de réunir une population états-unienne plus fracturée que jamais, au-delà des sexes, des religions, milieux sociaux ou couleurs de peau. Avec son personnage de blonde peroxydée, savamment forgée, elle a largement dépassé le simple cadre artistique. Dommage que faute de temps, ses albums en trio avec ses amies Emmylou Harris et Linda Ronstadt ne soient jamais cités. Mais c’est parfait pour la découvrir. Chapeau bas Madame.

JOE-ROBERTS
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le 11 août 2025

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