La comédie romantique est un genre tellement rebattu que même des types aussi reconnus que Richard Curtis sont obligés de chercher de nouveaux concepts aux frontières de l’absurde pour en réaliser.
Pour son premier film après une bonne fournée de projets sur son site HitRecord, Joseph Gordon-Levitt s’attaque à la comédie romantique, sous couvert d’une addiction au porno sur Internet. Rien de bien intéressant sur le papier, on pouvait craindre du racolage comme pas permeis. Où Joseph Gordon-Levitt, réalisateur-scénariste-acteur principal, est absolument parfait, c’est dans son script, qui décrit avec exactitude et tellement de précision que ça en devient effrayant les atermoiements d’un jeune homme face à l’amour et au porno sur Internet, tout en faisant de son héros un simulacre de héros du Jersey Shore. Ce scénario proche du sans-faute permet au film de s’imposer comme la comédie romantique parfaite, avec un humour toujours fin malgré son sujet, jamais où on l’attend. Les acteurs sont excellents, JGL bien évidemment, Scarlett Johansson en pure habitante du New Jersey, Julianne Moore en femme mûre un peu déboussolée, Tony Danza en père italien fier et ridicule et surtout l’immense Glenne Headly en mère protectrice italienne. C’est un plaisir d’y retrouver aussi Rob Brown, Jeremy Luke (qui est en train de percer) et Brie Larson, hilarants tous les trois. Le film est mis en scène avec originalité : beaucoup de gros plans, de jump cuts et une sorte de schéma qui se répète à l’infini avant que notre héros rencontre enfin le vrai Amour, qui lui chamboule le quotidien si bien décrit dans la première heure. N’est-ce-pas là une bonne définition ? Que dire de la musique, qui se joint parfaitement au message, si ce n’est qu’elle est parfaitement adaptée.
Avec son premier film, Joseph Gordon-Levitt prouve qu’il est aussi un réalisateur de génie et un homme particulièrement intelligent. Don Jon est un début parfait. Et un film qui l’est tout autant.