Je connaissais déjà les talents d'acteur de Joseph Gordon-Levitt, mais j'ignorais ses talents de réalisateur. Avec Don Jon, il aborde un sujet tabou, celui de la pornographie, et plus généralement les effets néfastes de plusieurs décennies de déshumanisation de l'individu, que la société transforme en objet à tel point que l'on finit par se consommer soi-même : c'est le cas du personnage principal, dont la vie se déroule mécaniquement, avec des rituels huilés : ses séances de musculation, ses repas en famille après la messe, ses sorties en boîte et son porno dont il décrit la supériorité sur le vrai sexe dans une séquence au montage très intéressant.
Joseph Gordon est à mourir de rire dans ses habits de kéké des plages qui sévit tous les soirs dans les clubs branchés de la ville, ce même kéké qui se donne bonne conscience en allant se confesser tous les dimanches, et qui est prêt à changer de mode de vie uniquement dans le but de se taper la fille qu'il veut (ici la magnifique Scarlett Johansson transformée en beurette). De même que sa soeur est accro à son portable et son père accro à la TV, lui son truc c'est la pornographie mais sa rencontre avec une Julianne Moore milf va le faire réfléchir sur ce qu'il cherche vraiment et sur les moyens de le trouver.