De l'exercice périlleux qu'était le remake de Evil Dead, les plus convaincus en ressortaient avec le mot efficace à la bouche. Le bilan général est un peu plus contrasté, avec des retours critiques/public tièdes mais un beau succès pour Fede Alvarez. Pour son film suivant, le réalisateur argentin choisit de revenir à une histoire originale, qu'il co-écrit avec son fidèle comparse Rodo Sayagues. Ils imaginent un home invasion où les rôles de victimes et bourreau s'inversent tandis que la nature de la menace oblige les malheureux à improviser constamment alors que l'étau se resserre. Sans doute désinhibé car moins contraint par les attentes et obligations rencontrées sur Evil Dead, Alvarez s'offre un exercice de style où il laisse exploser son talent de conteur d'histoires glauques. Amis claustrophobes, vous allez passez un très mauvais moment ! Plus Don't Breathe avance, plus il accroit la pression autour de ses personnages qui s'enferment toujours plus (on passe de la maison à une pièce puis un placard puis une cave jusqu'à un conduit etc etc). L'inspiration est à chercher du côté du Panic Room de Fincher (avec une séquence où la caméra balaye la maison). De plus, l'usage répété de la steadicam nous permet de suivre les protagonistes avec grande vélocité. Ce qui évidemment marche encore mieux lorsque et rend le danger déboule au bout de quelques pas. Et les idées de mise en scène ne s'arrêtent pas là, comme en témoigne la redoutable scène dans le noir. Pas efficace, ultra-efficace ! Le cinéaste a en plus le mérite d'une proposition dépouillée où le spectateur a juste ce qu'il faut pour comprendre qui est qui et se lancer. Il y aurait peut-être à redire sur le dernier quart, avec quelques facilités. Mais on pardonne sans mal vu qu'on termine les 90 minutes en nage et avec l'envie folle de respirer un grand coup.