Le marketing n'était pas très doué... Une aventure plus travaillée que ce qu'on pourrait croire.

Ma critique vidéo sur Donjons & Dragons - L'honneur des voleurs

Donjons & Dragons et LE jeu de rôle le plus culte de tous les temps. On avait déjà eu le droit à plusieurs adaptations de cet univers en long-métrage et ils étaient assez oubliables dans l’ensemble (voir très mauvais pour d’autres). En 2022, une bande-annonce d’un nouveau long-métrage de Donjons & Dragons arrive sur internet et cela ne donnait pas forcément envie vu la construction de la bande-annonce. Mais bon, cela fait aussi un certain temps qu’on a pas eu de l’heroic fantasy au cinéma donc pourquoi ne pas essayer ? (Depuis Warcraft il me semble). S’attendant à un long-métrage pas terrible, ce nouveau film en vaut-il la peine ? Honnêtement, si vous êtes un joueur ou une joueuse de roleplay, vous vous devez d’aller voir ce long-métrage car il était fort sympathique à découvrir. Comme quoi, c’est rassurant quand nos impressions sur la bande-annonce ne sont pas les mêmes que lors du visionnage.

Positif

• Edgin Darvis (Chris Pyne) est un ménestrel qui a rejeté son serment afin de vivre avec sa femme et sa fille. Depuis la perte de sa femme, il a un manque qu’il essaye de combler mais n’y arrive pas. Un protagoniste qui n’a pas de grande capacité mais qui, en tant que chef de groupe, arrive à fonctionner. Il a beau ne pas être un combattant, cela ne l’empêche pas d’être rusé et de réussir à maintenir son équipe comme il se doit.
  Holga Kilgore (Michelle Rodriguez) est une barbare dont l’ex-mari a refait sa vie et elle a un peu de mal à passer autre chose malgré qu’Edgin et Kira soit sa nouvelle famille depuis longtemps. Son caractère et sa combativité font d’elle le tank du groupe et c’est assez intéressant qu’elle ait du développement en dehors d’être forte au combat.
  Simon Aumar (Justice Smith) est un sorcier maladroit qui manque de confiance en lui et qui va accompagner nos héros dans leur aventure. Son doute nous fait venir de loin qu’il va devenir un sorcier extrêmement puissant mais c’est un personnage dont on comprend les doutes en se mettant à sa place.
  Doric (Sophia Lillis) est une druidesse métamorphe qui déteste les humains mais qui est prête à faire un effort afin de protéger les elfes qui les a recueilli, ça fonctionne. C’est le personnage le plus cool de ce long-métrage, surtout avec ses pouvoirs.
  Xenk Yendar (Regé-Jean Page) est un paladin avec un grand cœur qui n’hésite pas à aider les autres tout en apportant son aide à nos aventuriers. Dommage qu’il soit peu présent parce que c’est réellement un personnage génial, et ce malgré qu’il n’ait pas vraiment de développement, il est plus un PNJ pour aider nos héros à avancer.




• Forge Fitzwilliam (Hugh Grant) est un ancien ami d’Edgin qui a pris soin de Kira depuis toutes ces années et lui ment au sujet de son père afin de la garder pour elle tout en cherchant à s’emparer des richesses des autres. Pour un seigneur, il est détestable mais ça e fait un antagoniste correct, surtout avec le choix d’Hugh Grant pour le jouer, il est bien en tant qu’escroc.
  Sofina (Daisy Head) est une sorcière qui cherche à accomplir le désir de son maître en tuant le plus de monde possible grâce à Forge et à ses jeux dans l’arène. Antagoniste avec très peu de développement mais le coup du serviteur qui ne fait qu’obéir à son maître fonctionne pour ce long-métrage.




• Un des points les plus admirables de ce long-métrage, c’est sa construction. On a réellement l’impression de suivre une partie de jeu de rôle mais sans sortir du format cinématographique, ce qui est une belle manière d’adapter Donjons & Dragons au cinéma. Qu’ils aient réussi à s’adapter à ce format rend le visionnage encore plus agréable.




• Le long-métrage démarre par une prison où on y découvre Edgin et Holga qui se préparent à partir de cette fameuse prison où ils sont enfermés et avec Edgin qui raconte son histoire passée. C’est une introduction plutôt pas mal qui apporte un peu d’intrigue sur les personnages et nous donne envie d’en voir plus sur la suite.




• Si on excepte un moment au début dont on reparlera, la mise en scène s’en tire pas trop mal en vérité. Sincèrement, on sent que la majorité des moments ont été soignés en terme de mise en scène et ça marche très bien. Notamment un plan continu avec la druidesse qui est la scène la mieux filmée du long-métrage.




• Plusieurs années après un cambriolage qui a mal tourné, Edgin et Holga retrouvent Forge afin de récupérer la fille d’Edgin, Kira. Malheureusement, celui-ci refuse et les enferme en prison d’où ils réussissent à s’évader. Ils vont devoir former une équipe afin de réussir à sauver Kira mais cela s’annonce difficile.




• L’univers de Donjons & Dragons est un univers très riche et, ici, on a pas mal d’éléments qui nous donnent envie d’en voir encore plus sur cet univers. Bref, pour ce qu’on voit là, c’est déjà très sympa et ça nous donne envie de voyager avec nos personnages pour en voir encore plus.




• Il n’y a rien à redire sur les musiques qui sont très qualitatives dans leur ensemble. Quelle que soit la musique qu’on entend, on a des musiques très sympathiques qui collent bien à l’univers de Donjons & Dragons, notamment les quelques chants du barde.




• Les costumes s’en sortent bien. Qu’on regarde les armures, les tenues en civil ou les différentes espèces de ce monde, on sent que les costumes ont été travaillés afin de mieux définir les personnages et de coller à l’univers de Donjons & Dragons.




• Quelques moments inattendus fonctionnent bien par rapport à la quête et sur quoi ils tombent. Peut-être qu’ils ont raté leur lancer de dés pour tomber sur certains endroits et certaines créatures de cet univers, mais ça marche, on arrive à être surpris.




• Hormis Holga, tous nos personnages évoluent d’une certaine manière. Edgin par rapport à sa femme, Aumar par rapport à son doute envers lui-même, Kira par rapport à son père… Bref, les évolutions sont assez intéressantes à suivre.




• La fin est assez drôle tout en offrant une véritable conclusion à cette aventure. Nous ne sommes pas à l’abri d’une suite à l’avenir (avec les mêmes personnages ou pas), mais c’est une fin qui fonctionne après tout ce qui s’est passé.




• Les scènes d’action ne sont pas grandioses mais ce sont des moments réussis dont on se souviendra. Notamment la bataille finale qui nous offre un combat de magie avec une véritable ambition.




• Les décors sont fort sympathiques dans l’ensemble. Quel que soit le lieu qu’on aperçoit, on sent que les décors ont été très réfléchis et qu’ils nous offrent des lieux très variés et agréables à admirer.




• Le symbolisme est réussi. Entre ce que représente Kira pour Edgin, l’ex d’Holga pour elle, la magie et le doute pour Simon… Bref, il y a réellement du symbolisme efficace ici.




• Le jeu d’acteur est plutôt correct. Rien de grandiose à se mettre sous la dent mais on ne peut pas nier que les acteurs et actrices sont réellement investis dans leurs rôles.

Négatif

• Certaines scènes sont rallongées pour la blague avant tout. Alors oui, c’est quelques chose de fidèle avec la construction du long-métrage en rapport avec le roleplay du jeu officiel, mais ça reste problématique dans un long-métrage. On a pas de phase d’armure à aller chercher avec tel stats comme dans un des anciens long-métrages de la licence, mais on sent que certaines séquences auraient pu durer un petit peu moins longtemps pour raccourcir la durée du long-métrage.




• On voit venir quelques évidences scénaristiques avant que ça n’arrive, comme le coup de la véritable méchante du long-métrage qui va s’en prendre à tout le monde ou un certain personnage dont on voit venir la mort et qui va être sauvée (vu que l’actrice est un peu spécialiste dans ce genre de rôles aussi).




• Une des seules créatures dont les effets sont un peu discutables, c’est le griffon du début que nos protagonistes attendent. De toutes les créatures qu’on voit dans ce long-métrage, c’est le seul qui fait un peu faux par rapport aux autres. Rien de grave mais ça se voit quand même.




• Un des points les plus noirs de ce long-métrage, c’est son humour. Il y a des fois où il arrive réellement à nous faire rire mais, la majorité du temps, ça fait un peu blague forcée qui ne sont pas forcement drôles (et ce malgré la bonne construction du long-métrage).




• Question émotion, ce n’est pas mal mais ça aurait pu être meilleur. Rien de grandiose en terme d’émotion, malgré que chaque personnage ait son propre développement émotionnel, mais pas de quoi être très touché.




• La mise en scène est réellement de qualité, sauf lors de la fuite d’Edgin et d’Holga au début. C’est probablement la seule scène où la mise en scène est assez problématique par rapport au reste.




• Étrangement, la tension de ce long-métrage n’est pas si efficace que ça. Il essayent de nous faire avoir peur pour eux mais ce n’est pas très réussi malgré les belles tentatives de leur part.

Au final, Donjons & Dragons: L’honneur des voleurs est un long-métrage dont on pensait qu’il ennuierait ou énerverait les spectateurs mais, en vérité, ils ont réussi à nous offrir un long-métrage fort sympathique de cet univers. On a une mise en scène plutôt pas mal, des beaux décors dans un bel univers, des personnages intéressants et bien développés, des costumes qualitatifs et de l’action agréable (à un ou deux moments près). Après, il est vrai que l’humour est un peu gênant, que certains moments sont prévisibles et que la tension n’est pas réellement efficace. Pour autant, c’est réellement un long-métrage sympathique pour les fans et non-fans de Donjons & Dragons. Personnellement, je m’attendais à passer un mauvais moment mais forcé de constater que c’était bien mieux que ce à quoi je m’attendais. C’est rassurant de voir que la bande-annonce ne donne pas envie mais que le long-métrage est plus réussi qu’on pensait, même si ça va probablement jouer dans les recettes du box-office. Autant recommander ce long-métrage aux fans de l'univers de Donjons & Dragons, ça sera toujours mieux que les précédents films lives...