Comment qualifier ce film ? Négativement, comme un nanard grotesque, même s’il faut le considérer comme une fable ou un conte ; positivement, comme une analyse marxiste de la société indienne, illustrant la religion, opium du peuple, en montrant un village brahmane, dont les habitants, aliénés par les traditions, malfaisants et ignorants, surtout les hommes, maltraitent un âne. Même en ville où habite le professeur d’université qui a recueilli l’ânon (et qui sera transféré à Agraharam, le village de ses parents), les enfants sont cruels envers les animaux. Quid de l’indouisme et de son respect de la vie animale ? L’âne continue d’être un sujet cinématographique après Robert Bresson puisque Jerzy Skolimowski a réalisé « Eo » en 2022. Enfin, le film (en noir et blanc bien que réalisé en 1977) est trop long (90 mn) et abuse des zooms avant et des plans fixes (longs lever et coucher de soleil au début et à la fin).