Quand, à plus de 45 balais, tu fais la démarche de regarder Dora et la cité perdue, tu te demandes quand même si tu tournes bien rond. L’impression se renforce quand, lors des premières minutes du film, tu entends résonner le générique qui tournait en boucle à la maison pour ta fille, voilà bientôt vingt ans. Le singe bleu Babouche est là avec ses bottes en caoutchouc rouge, Chipeur le renard masqué aussi, tout comme la carte. Tous en images de synthèse bien sûr, et tu te dis que tu t’apprêtes à regarder un film pour enfants de 5 à 6 ans. Alors que le pire s’annonce, l’expérience ne se révèle finalement pas aussi traumatisante que redoutée. Bien entendu, le film s’adresse à un tout jeune public mais on ne s’ennuie pas.


L’intrigue met peu de temps à se mettre en place et l’aventure est au rendez-vous tout au long d’une deuxième partie qui alterne fonds verts à tous les étages et prises de vue réelles dans une jungle luxuriante et totalement dépaysante. Si les rebondissements recyclent les clichés éculés des films d’aventures pour ados (carte au trésor, cité engloutie, rites initiatiques, etc.), le résultat se suit tranquillement. Il s’agit simplement de faire le dos rond durant certains délires et scènes vraiment réservées aux tout-petits (le méchant qui pique une crise de nerf, les blagues de prout et les interventions de Babouche ou de Chipeur vraiment très limites). De toute façon, et on s’en doutait bien, l’adaptation d’un tel dessin animé en film est en soi un pur délire dont il faut accepter les travers qui lui sont inhérents.


En somme, c’est un projet pour les enfants et il ne faut pas en attendre davantage. Il s’agit donc de composer avec une morale à deux balles, des personnages caricaturaux et des situations vues dans cent autres films d’aventures familiaux pour se laisser porter par une entreprise qui s’efforce de ne pas être ennuyeuse. On ne peut lui pas lui reprocher de ne pas avoir atteint cet objectif, ce qui n’est déjà pas si mal pour un titre qui sentait le vilain navet à plein nez. Allez, je lui mets même la moyenne.


Play-It-Again-Seb
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le 23 juil. 2022

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PIAS

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