Là où d'autres se drapent dans une vertu +ou- hypocrite, une posture stérile & un dogmatisme synonyme d'incompétence crasse, Doraheita quant à lui a sa propre technique... faire tout le contraire en faisant mine de faire... le contraire (tu suis ?).
Si il était un programme informatique, il serait détecté à coup sûr comme faux-positif par une de ces bouses d'antivirus.
Masquer son efficacité & son incorruptible pugnacité derrière un voile de nonchalance mâtinée d'une bonne couche de dépravation +ou- avérée, mais carrément assumée par l'intéressé, car après tout Doraheita est un bon vivant... & quelle meilleure couverture pour s'infiltrer incognito en territoire mafieux ?
Tel est le modus operandi de ce commissaire qui sort clairement des sentiers battus pour défricher le terrain d'investigation, déraciner les mauvaises herbes & couper les branches pourries de son clan.
Ne dit-on pas qu'il n'y a rien de mieux que de connaître le Milieu pour pouvoir le combattre & le battre à son propre petit jeu... truqué par des dés pipés.
Désinformer, cloisonner, feinter, bluffer, nouer & fidéliser des contacts utiles, aller à la pêche aux infos à coup de tournées générales de poissons cuits arrosés d'hectolitres de sake... tout est bon à prendre pour arriver à ses fins.
Doraheita le vagabond qui ne paie pas de mine, joue son rôle à la perfection pour notre plus grand plaisir.
Cette nouvelle adaptation, après celle de Kihachi Okamoto intitulée Kinagashi bugyô & sortie en 1981, tient toutes ses promesses.
Depuis la fin de l'âge d'or du japciné, il y a peu de films de samouraï qui méritent d'être vus, & celui-ci en fait partie.
7,5/10.