Enquête sur une violence policière glaçante dans sa banalité routinière. Réprimant dans le sang la protestation citoyenne, joyeuse et familiale, venue défendre ses droits dans un esprit de fête. Au pays des Droits de l'Homme, toute velléité démocratique se fracasse aux murs de la bureaucratie, plus sûrement qu'un tir de LBD. La Police des Police recueille les doléances : flics ou civils, tous victimes. Chacun plaide pour sa cause, expose sa défense, didactique, mécanique, au Tribunal de l'écran.
Mais un film n'est pas un procès. Et entre les tribunes, il manque le cinéma.
Maman? Pourquoi tout le monde déteste la Police?
Le rapport, proportionné, circonstancié, précautionneux est sans appel. Mais les conclusions sont connues. Et l'on tarde à revenir au point de départ, ce qui motive tout cela : la colère civique. L'enquête administrative apparaît dès lors comme un cache-misère de la lutte politique. Un semblant de quête de justice pour éviter les vrais enjeux : les tenants de la détresse sociale et l'absence de réponse autre que répressive. Le film, hélas, n'apporte pas plus de réponse.