Ce qu'il y a de bien avec les classiques que l'on ne connaît pas, c'est qu'on est rarement déçu. Les vieux films regorgent de pépites aux noms connus faites par des réalisateurs de renom, et qui ne demandent qu'à être regardées pour en prendre plein la figure avec des film sans fautes.
Dès les premières scènes, 12 hommes en colère se présente comme un classique immédiat. On sent l'influence d'une pièce de théâtre qui convoque douze jurés dans un huis-clos pour se prononcer sur la culpabilité présumée d'un jeun parricide. Mais c'est le genre de film dont on sent aussi toute l'influence littéraire : avec l'unité de temps et de lieu, on sent une atmosphère étouffante de l'été qui s'abat sur des personnages américains aux caractères bien trempés et les tempéraments qui vont s'échauffer et s'emporter les uns contre les autres, au contact du héros joué par Henri Fonda, étrangement calme et normal pour un héros d'ailleurs.
Peu de surprises, mais un scénario parfaitement millimétré et terriblement efficace. Peu à peu, les jurés changent de camps, illustrant chacun un aspect de leur personnalité.
Car au fond, c'est cela le sujet du film : comment un système peut confier la vie d'un homme à douze gugusses, avec leurs faiblesses, leurs préjugés leurs priorité mais aussi leurs codes d'honneur et leurs valeurs ? La réussite du film est d'arriver à nous montrer sans que ça paraisse artificiel chaque personnage confronter son caractère typiquement américain à la question du "doute raisonnable".
En tant que spectateur, c'est un vrai spectacle avec des acteurs impeccables et des dialogues finement écrits savoureux. Et une fois fini, on sait que l'on trouvera d'autres classiques de cette trempe. C'est toujours bon de savoir que ce genre de film existe !