Ryhuei Kitamura, réalisateur japonais aime bien charcuter ses acteurs et actrices ! Ses deux derniers longs-métrages américains en témoignent, d'abord «No one lives» en 2013, mais surtout «Midnight Meet Train» en 2008. Souvenez-vous, dans ce dernier, Kitamura entraînait Léon Kauffman (Bradley Cooper) photographe new-yorkais, dans les bas fonds du métro, sur les traces d'un tueur en série mystérieux et impitoyable nommé Mahogany (Vinnie Jones), celui-ci adepte de la masse de boucher. Autant dire que nos rétines furent à l'époque imprégnées d'images gentiment gore. Avec sa nouvelle réalisation «Downrange», Kitamura remet une nouvelle fois le couvert et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça va saigner à nouveau. Oublions la noirceur du métro pour une idyllique et ensoleillée campagne américaine, du moins en apparence. Le long-métrage d'à peine 1h25' ne s'embête d'aucun prologue longuet et inutile et va direct à l'essentiel. Six jeunes gens en covoiturages sont contraints de s'arrêter en pleine cambrousse quand le pneu de leur véhicule éclate. Un incident assez banal, sauf qu'ici, une balle de fusil en est la cause. Quelque part, un sniper prend pour cible le petit groupe et les premières victimes ne vont pas se faire attendre. Amis de la bienséance et du raffinement cinématographique ainsi que les adeptes du plateau-télé, vous pouvez d'ores et déjà vous abstenir. Si l'on passe sur le jeu parfois approximatif des acteurs, Ryhuei Kitamura nous enferme dans un huis clos dénué de tout second degré, un huis clos suffoquant, sanguinolent, hyper stressant où tout comme les protagonistes, le spectateur en viendrait presque à attendre la prochaine balle comme une fatalité. Au final, une péloche d'une redoutable efficacité qui ravira un public averti !