Downton Abbey 3 ou l’éclat doré des inégalités

Donwton Abbey est un film qui m'a fait passé un bon moment mais que j'ai dû regarder d'abord en suspendant ma conscience politique. En effet, nous somme toujours, dans ce film, à une époque où les inégalités sont énormes, une catégorie d'humains étant au service d'une autre. Certes ce clivage, et les tensions qu'il engendre, sert parfois le propos narratif mais globalement, il n'est jamais remis en cause et toute la "malice politique" du film est de nous le faire passer comme allant de soi…

Dans ce film, les aristocrates ne vivent pas en sous-sol. Leurs salons et autres salles à manger sont luxueusement meublés et il m'a semblé percevoir que les meubles et les décors n'étaient pas réels contrairement aux films précédents et à la série. L'utilisation d'images de synthèse pour de tels éléments filmiques est courante mais ici leur utilisation m'a semblé trop évidente et inadéquate.

Un autre élément formel m'a fortement dérangé me forçant alors à mettre en suspens, là encore, ma conscience esthétique. Les chambres et les extérieurs sont constamment baignés dans un éclairage d'"heure dorée" éternelle (qu'on retrouve d'ailleurs sur l'affiche) comme si la puissance aristocratique allait jusqu'à commander la Nature. Et bien sûr, les domestiques n'ont pas le droit à un tel éclairage.

Ceci étant dit et, si on a vu les autres films et la série, on a l'impression agréable de retrouver des membres de la famille, des cousins anglais sympathiques et bien élevés mais quand même très différents de ce qu'on est.