Une des premières incursions sociales du cinéma thaïlandais (on est en 1973, année du renversement du dictateur, initié par les étudiants), écornant ici la corruption régnant dans les provinces. Manquant lourdement de finesse dans l'écriture des lignes de tension mélodramatique, de la typologie et psychologie de certains personnages, le cinéaste reste assez créatif visuellement* et ne sombre pas trop dans le manichéisme thématique urbain/rural. Personnage central féminin très matérialiste assez agaçant peut-être punit inconsciemment par Chatrichalerm Yukol par le biais de l'accident lui occasionnant une bonne dose d'amnésie. Qui sait hein, à moins que ça provienne de mon esprit pervers ?! Une fin bâclée comme seuls les pires films hongkongais savent rivaliser.

(*): remémoration fugace de scènes antérieurement aperçues, image mentale stroboscopique, caméra au point de vue apical, incursion réaliste en milieu urbain (Bangkok), en voiture puis au cabaret...

Rq: Yukol ayant étudié les années précédant le tournage à l'UCLA de Los Angeles, où il rencontra Coppola et Polanski, je me demande si la scène en barque où le médecin se fait tirer dessus n'a pas été inspiré par un visionnage de "Délivrance" de Boorman (présence du serpent, idiot du village ou assimilé) ???

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le 23 avr. 2024

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