La brucexploitation a été un genre très en vogue après la mort de Bruce Lee, et ce jusqu'au début des années 80. Il suffisait de prendre un acteur qui ressemblait plus ou moins à Bruce Lee et de le mettre dans des situations qui allaient amener des combats. On a donc du fleurir des Bruce Li, Bruce Le, Dragon Lee et tout sorte de noms se rapportant au petit dragon.
On croyait cette époque révolue depuis bien longtemps, et c'est alors qu'un certain Ray Woo inconnu au bataillon, épaulé par Willie Lo tout aussi inconnu, déterrent le genre en 2002 avec Dragon the Master mettant en scène un certain Dragon Sek, lui aussi sorti d'on ne sait où, et pas franchement ressemblant, du moins physiquement, à Bruce Lee.

Alors, que vaut réellement ce Dragon the Master et son look très fin 80 / début 90 (de la coiffure aux musiques en passant par les tenus vestimentaires), on peut se le demander, surtout lorsqu'on voit Joseph Lai à la production, spécialiste dans les années 80 de films de ninja souvent de qualité douteuse et de kung fu de seconde zone. Et bien il faut avouer que même si ce n'est pas le film du siècle, il s'avère au final être un film d'action / kung-fu plutôt sympathique, certes bourré de défauts, mais qui assure correctement au niveau des scènes d'actions.

Et elles sont nombreuses ! La toute première scène étant d'ailleurs un affrontement entre deux jeunes combattantes, au sabre, dans le plus pur style wu xia pian du début des années 90, un fight assez réussi qui dès le départ nous met en confiance. Et sur une histoire de marché noir de jeux vidéos d'arts martiaux, avec vol de cd, trahisons et tout ce qui s'en suit, les combats vont s'enchaîner très régulièrement, certes pas tous très bien foutus, la faute essentiellement à un montage parfois catastrophique, mais en général tous au dessus de la moyenne. D'ailleurs, Dragon the Hero nous prouve qu'il reste encore de sacrés artistes martiaux à Hong-Kong, des vrais de vrais, comme la jeune Karen Cheung qui joue l'héroïne du film et l'élève du faux Bruce Lee et qui envoie pas mal le steak niveau baston, ou encore ces deux jeunes filles (dont j'ignore les noms) qui jouant des « hommes » de main du grand méchant qui sont bien déchaînées elles aussi.

Dommage juste que deux ou trois de ces combats soient gâchés soit par un grand n'importe quoi qui envahie l'affrontement, surtout dans les mouvements et coups dans les airs, soit par une trop grande accélération des mouvements et des coups à tel point qu'on a l'impression d'avoir appuyé sur la touche avance rapide du magnétoscope. Mais dans l'ensemble, c'est quand même bien sympa, surtout le passage où notre faux Bruce Lee affronte un faux Jackie Chan, à savoir Jackie Cheng, utilisant la boxe de l'homme saoul à la manière de Drunken Master 2, avant de les voir unir leur forces et se battre côte à côte durant toute la scène finale du film.
De plus, ça fait toujours plaisir de revoir des vieilles têtes comme cette grosse brute de Billy Chow (Fist of Legend, Pedicab Driver) qui n'en finit pas de balancer des tatanes dans la gueule avec toujours autant de puissance. On aimerait le revoir un petit peu sur le devant de la scène.

Au final, Dragon the Hero est un honnête divertissement, qui ne vous laissera certes pas un grand souvenir mais qui amusera sur le moment. A noter qu'une suite est sorti la même année, avec une même partie du casting, tournée en DV, et qui s'intitule Big Boss Intouchable.
cherycok
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le 23 nov. 2011

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