Dragons 3 : Le Monde Caché clos magistralement la trilogie de Dean DeBlois amorcée il y a 9 ans avec la rencontre entre Harold, fils du chef d’un village de vikings chasseurs de dragons et Krokmou, un Furie Nocturne.
Son ampleur, son ambition visuelle, et l’exceptionnelle cohérence dramaturgique de cette saga l’impose comme une référence dans le monde de l’animation qui aura rarement vu s’exprimer autant de maturité dans l’élaboration de séquelles. Le Monde Caché brasse comme ses prédécesseurs des notions aussi essentielles que la tolérance, le sacrifice et la réconciliation tout en y ajoutant la responsabilité et une certaine idée d’inéluctabilité. Parce que Dragons fait grandir ses personnages et accompagne leur passage à l’âge adulte en n’hésitant pas à les confronter à des thématique fortes (le deuil, le handicap, l’abandon, le rejet), la saga a peu d’équivalent (à part peut-être Toy Story). Son audace rappelle parfois la brutalité des contes pour enfants, qui les exposent à une réalité souvent bien sombre.
Mais là où Dragons 3 se démarque un peu de ses prédécesseurs, c’est à travers le saut technologique saisissant qu’il réalise. Le niveau de détail atteint des sommets (peau, lumière, eau, feu, cheveux, écailles), et permet aux animateurs de composer avec une richesse visuelle étourdissante.
La virtuosité de l’animation, la beauté des compositions et le niveau de photo-réalisme sont bluffant. Pour autant, ils émanent d’une réelle démarche artistique, nous offrant des tableaux somptueux et des ballets aériens d’une fluidité sidérante.
Tout en capitalisant sur la mythologie entretenue par les deux premiers épisodes et en conservant l’émotion et l’humour qui les caractérisent, Le Monde Caché finit de leur donner un sens en offrant à la saga un dénouement parfait, à la fois grandiose et intime, empreint de mystère et de poésie. Dragons s’achève donc là, sereinement, enserrant une dernière fois notre petit cœur.