C'est le genre de film qui me laisse sur le bas côté sans que je sache trop pourquoi... J'étais là devant de belles images de cette ville dans la nuit, poisseuse, inquiétante qui préfigurait la naissance du héros, celui qui fait le mal pour faire le bien... Mais je n'ai rien ressenti, ni vibration, ni tension, je n'avais que faire de ce qui arriverait la seconde d'après. Et pourtant, au début, je le sentais bien, tous mes gentils éclaireurs avaient mis entre 7 et 9, y'avait Ryan Gosling dedans et on m'avait dit "Génial ce type, tu verras". Je l'ai trouvé sobre comme il faut, pas trop démonstratif mais du coup un petit peu fade... Je sais pas, il ne m'a pas touché, pas donner envie d'y croire.
Je n'ai rien à reprocher à l'esthétique de ce film qu'on sent très travaillé, à ce mi-figue mi-raisin entre pique-nique à la campagne et grosse tuerie que la fameuse scène de l’ascenseur conçue comme un ascenseur émotionnel démontre avec brio. C'est un film qui joue avec une esthétique assez clippée dès son titre, parfois belle, souvent assez froide. Le parcours est lui classique avec un joker à la "mille bornes" pour ce héros "increvable" à l'image de ses bagnoles. Une scène m'a beaucoup touchée cependant (quand il arrive devant le restaurant avec son masque et qu'il regarde à travers la vitre, je me suis dit que là commençaient à être exploitées toutes les potentialités du personnage) et j'aurais aimé que le film s'éloigne de l'histoire d'amour dont on ne comprend pas vraiment comment elle commence, il fait un peu psychopathe au début mais ça passe, c'est pour sauver la veuve et l'orphelin. Reste que malgré les qualités que j'ai aperçu dans l'esthétique, le traitement de la ville, la mise en scène et tout le début que je trouve formidable, je n'ai pas du tout adhéré à la montée en puissance de la violence, et je n'ai pas pu m'empêcher de rester, comme je l'ai dit; sur le bas côté, comme le braqueur, j'ai été descendue au bout d'une demi-heure ... Et j'attendais sûrement autre chose, sans savoir quoi comme cette jeune femme blonde qui demandait la version "de luxe" de son mari,. Après sa mort, elle n'a finalement récolté qu'un fantôme, celui qui plane sur le cinéma, l'éternel héros solitaire ...