Prix de la mise en scène à Cannes. Unanimité des critiques. Spectateurs enthousiastes.
Ce qui au premier abord ne me fait pas fantasmer devient un film à voir par tant d'avis positifs.
Le film s'ouvre brillamment sur une tension en voiture lors d'un braquage, on se serait cru dans GTA quand on doit semer les flics (et oui, en bonne fille que je suis j'ai essayé GTA).
Du coup cette introduction nous laisse présager que si le reste du film est sur la même vague, le plaisir sera au rendez vous.
Mais le film est long à démarrer pour mieux poser l'ambiance, et on attend donc que les ennuis commencent.
Je peux comprendre que certains n'aient pas aimé le film (trop long), je m'attendais à un film axé sur un as du volant et donc pas mal de course poursuite, et au final il s'avère plus violent qu'il n'y paraît.
Mais soit, j'ai été conquise. Une musique qui vous plonge dans une ambiance années 80, d'ailleurs le film en reprend la teneur en s'appropriant un genre particulier, remis au goût du jour par des ralentis et une mise en scène sublime.
Ryan Gosling (au même titre que Daniel Craig, je craque, attention je vais finir midinette) tient un personnage subtil où les silences mettent parfois mal à l'aise mais qui donne un style particulier au rythme du film.
Croyez le ou non, c'est aussi une belle histoire d'amour qui se profile sous nos yeux ébahis entre cette scène du baiser (la lumière, les acteurs, le ralentis) qui se finit sur une bagarre à coup de défonçage de gueule, et cette violence maîtrisé de l'as du volant (la scène dans les coulisses du strip tease j'adore). Carey Mulligan n'a pas ici le rôle de potiche de second plan car elle est le moteur du cascadeur.
Finalement, ce n'est pas plus mal que tout le film ne soit pas basé sur les capacités du personnage en voiture, gravant les rares scènes de bagnole dans la mémoire du spectateur.
Le film détient une aura particulière, reste au spectateur d'y prendre part et de se laisser guider. Un grand film assurément.