Le cul entre deux chaises

À tenter deux approches simultanément, l'une bien dégoulinante de bon sens patriotique américain servi à grands renforts de phrases profondes et de ralentis explosifs, et l'autre axée sur une crudité rare appuyée par une réalisation plutôt réussie, Lone Survivor ne sait pas vraiment sur quel pied danser.

Le film semble relativement fidèle à l'histoire,du moins à la version qui nous est le plus souvent présentée et qui émane directement de Marcus Luttrell, le « survivant » en question. Bien évidemment, et c'est encore une fois dommage, Peter Berg n'a pas pu s'empêcher de faire dans l'hyperbole en décrivant l'action, Hollywood oblige.

On ressort un peu déçu, en regrettant ce que ça aurait pu être, si le réalisateur n'avait pas cédé à la facilité d'inclure les habituels ingrédients du genre.

Je note la qualité de la bande-son : on oublie les ronflantes partitions Zimmeriennes, la BO est quasiment entièrement l'œuvre du groupe post-rock Explosions in the Sky. Pour ce qui est de l'interprétation, Ben Foster (Matt Axelson) et Emile Hirsch (Danny Dietz) sont plutôt bons, Mark Wahlberg fait du Mark Wahlberg et Taylor Kitsch (Mikey Murphy) ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. À noter, la présence de Marcus Luttrell dans un rôle de second plan, pour ce qui se veut sans doute un hommage mais que j'ai trouvé d'assez mauvais goût.

M'enfin ça reste quand même bien meilleur que le bouquin éponyme.