Qui dit Nolan dit attentes. Cependant j'ai su me préserver après un Interstellar qui reste à ce jour la plus puissante expérience de cinéma que j'ai vécu. Plus généralement, j'aime tous les films de Nolan, tous. Mais ce Dunkerque ne me faisait pas les yeux doux. Je n'aime pas les films de guerre. Cependant, je pars du principe qu'un bon film peut raconter n'importe quoi, j'en veux preuve Apocalypse Now ou Fullmetal Jacket, deux films de guerre que j'adore. Surtout le premier.
Qu'en est-il de ce dernier Nolan ? On inspire, et on retient son souffle pendant toute la séance. C'est une véritable expérience de survie qui se déroule ici. Le son est magistral, l'image sublime et poétique et l'interprétation est sans faille. L'antithèse du Soldat Ryan livre ici un récit ultra épuré et réaliste, avec quelques plans d'une beauté qui permettent de respirer une demie seconde (ce plan au dessus de la ville où eaux vives et calmes s'affrontent dans une composition digne d'un tableau abstrait est le plus bel exemple).
Il y a beaucoup à dire sur la gestion des trois temporalités, sur la menace allemande sans visage et donc implacable, sur la quasi absence de dialogue. Mais l’essentiel n'est pas la. L'essentiel c'est l'expérience que l'on va vivre dans la salle.
Dunkerque est un bon film, un pur produit de Nolan, mais je n'ai cependant pas réussi à être transcendé par le thème qui ne m'intéresse décidément que très rarement sur ce support.