Ce n’était pas vraiment un film qu’on attendait. Après avoir fait ses classes dans le thriller, avec les excellents « Following », « Memento » et « Insomnia », et être devenu célèbre avec sa géniale trilogie du « Dark Knight », Christopher Nolan s’était aventuré dans la science-fiction avec notamment « Inception » et « Interstellar ». Une filmographie brillante qui n’annonçait pas du tout cette percée dans le film de guerre. En effet, « Dunkerque » et le premier film historique de Nolan. Il raconte, du point de vue de quelques soldats britannique, l’opération Dynamo. Et c’est tout simplement magistral.
Contrairement à beaucoup d’autres réalisateurs, Nolan ne prend pas le spectateur pour un abruti. Il sait qu'il connait l’histoire. Il ne va pas s’embêter à tenter de lui expliquer le pourquoi du comment. Il se contente de filmer quelques instants intenses, quelques scènes symboliques. Et quand Nolan « se contente de filmer », la magie opère. Le talent est là, c’est indiscutable.
Filmé en IMax 70mm, « Dunkerque » a véritablement l’une des plus belles photographies du cinéma de ces dernières années. Sur grand écran (IMax de préférence), la sensation d’immersion est totale. Le spectateur vibre, souffre et espère en même temps de que les personnages. Des personnages portés par un casting de toute beauté : de Tom Hardy à Kenneth Branagh en passant par Jack Lowden, Mark Rylance et James D’Arcy.
Cette image sublime est d’ailleurs secondée par un son tout aussi impressionnant. Presque muet, grâce à la rareté des dialogues, le rythme sonore du film est donné par la composition musicale, une nouvelle fois fabuleuse, du maître en la matière : Hans Zimmer. Le temps qui passe, l’attente du sauvetage est magnifiée par cette musique très chargée en suspense.
Seul bémol : l’héroïsme des soldats français est un peu trop passé sous silence …