Pour moi ce film s'apparente beaucoup à Gravity, car comme ce dernier, Dunkerque est une démo-technique doublé d'une expérience sensorielle. Les deux films partagent donc qualités et défauts, si on peut toujours parler de qualité est de défaut, puisque là je ne sais même plus si on parle toujours de cinéma.
-Donc, visuellement IRRÉPROCHABLE ! et c'est d'ailleurs intéressant de constater que les deux films que je compare ici sont diamétralement opposés sur leur façon de faire, l'un filme tout en réel alors que l'autre est quasiment un film d'animation, mais dans les deux cas c'est d'une perfection visuelle absolue.
Nolan doit être fasciné par l'eau n'empêche... après sa vague de malade dans Interstellar, il nous montre de l'eau à perte de vue dans Dunkerque, pourtant le petit bout de Mer du Nord dont il est question dans le film, c'est minuscule sur la carte, mais avec le format d'image cher au réalisateur, notre petite planète retrouve ses proportions au cinéma.
-On aussi un mixage sonore HORS NORME ! tout ceux qui ont vu Gravity avec une bonne installation se rappellent du contraste entre le silence de l'espace et les ondes de chocs dépressurisés mais surboostées à mort. Ici, dans Dunkerque, c'est simple... le moindre petit avion de combat, c'est un Star Destroyer qui vous passe au dessus de la tête.
Alors j'ai vu le film en Imax, les salles Imax ont des installations audio de malade mental, donc chaque explosions d'obus, de navires endommagés ou d'avions qui se crash faisaient vibrer les fauteuils comme en plein décollage de fusée. Et c'est là que le film est vachement immersif, avec un son aussi ouf je suis ressorti de la salle avec cette sensation de rentrer de la guerre. ^^
-Mais très peu de personnages attachants... et ouai, bon, dans Gravity y en a que deux, forcement, là y a beaucoup plus de monde, mais au final je n'en retiens que trois auxquels je ne pourrais même pas donner de noms, donc le vieux capitaine de bateau, son fils blondinet et Tom Hardy.
Et c'est là que je vais commencer à faire ressortir un défaut, concernant les dialogues car dans Gravity nos deux tourtereaux avaient un max de dialogues pour les développer, mais en même temps ils dérivaient tranquillou dans l'espace, dans ces conditions on a le temps de parler et en plus on est au calme. Là non, c'est la guerre, il faut fuir, on a pas le temps de parle et on est pas du tout au calme ! mais encore bon, le vieux capitaine de bateau à pas mal de dialogue est son objectif est noble, son fils est super sympa, sérieux, discipliné et tout, et il partage une relation d'amitié avec un certain George (tiens j'ai retenu son nom à lui :o), ce qui donne un très beau dialogue:
"-Faites attention en bas !...
-Il est mort mon gars...
-... Raison de plus pour faire attention."
Et Tom Hardy quand à lui à pas mal d'échange avec son collègue.
Pour ces trois là, ce niveau de dialogue me suffit amplement pour m'y attacher, mais pour le petit jeune qu'on voit sur l'affiche par exemple, et bien au début du film, je me suis même posé la question si c'était pas un robot ^^ je crois bien qu'il faut attendre 20 à 25min avant qu'il sorte un mot, un mot et un seul ! C'est con parce que c'est avec lui que j'ai démarré l'aventure, c'est lui qui m'a invité on va dire, donc s'il me parle pas moi je fais comment ? hein... et les autres jeunes c'est encore pire, surtout ceux qui commence à faire de la merde à un moment donné dans le film, genre les mecs parlent jamais, et pour une fois qu'ils l'ouvrent, c'est pour dire de la merde... eux pour le coup j'avais vraiment envi de les voir crever dans d’atroces souffrance.
-Encore un autre point commun aux deux films... il n'y a pas d'histoire, encore une fois ce sont des expériences, c'est un moment que l'on vie, le seul enjeu à résoudre ici c'est la survie, le but c'est de retourner sur Terre dans l'un et de retourner en Angleterre dans l'autre. ça va pas chercher plus loin, d'autant que les personnages se font tout petits dans leurs contextes respectifs, donc la complexité au placard. Mais c'est pas plus mal ça... d'ailleurs ça rejoint cette histoire du faible niveau de dialogue, parce que oui, on peut faire un film sans dialogue, rappelez-vous La Guerre du Feu, la magie du langage cinématographique par l'image et le son, et là y a un peu de ça, bon ok le gars parle pas, je le connais pas, je sais même pas si c'est un type bien ou une grosse enflure, mais aller je suis avec lui, sors-toi de là, bouge-toi le cul, faire voir ce que tu vaux, je suis avec toi !
-Et pour finir, la musique, qui donne le rythme et qui amplifie l'action. Classique vous me direz, mais là aussi c'est similaire aux deux films, on a un rythme régulier qui s'amplifie progressivement avec ce qui se passe à l'écran. C'est le genre de truc qui marche bien, même si au final ça ne donne pas de mélodie qui reste en tête.
Même bilan que Gravity du coup... c'est un film "À VOIR", et à voir au cinéma si possible, ou à vivre, je ne sais plus quel mot est le plus approprié là du coup.
Et comme pour Gravity, j'espère que Dunkerque inspirera le cinéma de divertissement futur, j'adorerais voir ce genre d'expérience ultra-immersive dans un univers de SF, même si certains jugeraient la chose contradictoire, je ne suis évidement pas de cet avis !
Séquence coup de cœur du film:
Tom Hardy qui chope l'avion de ligne allemand par derrière et qui lui fou une branlée, l'un des rares, voir le seul acte héroïque dans le film.