Earthlings
7.9
Earthlings

Documentaire de Shaun Monson (2005)

Les images sont très dures à regarder, donc même si pour moi ce qui est le plus choquant, c'est la réalité et non les images, je précise quand même que si vous êtes sensibles, ces images vont vous faire mal.
Et elles font mal parce qu'elles révèlent quelque chose d'inacceptable.

Pourquoi je l'ai regardé sachant la violence de ces images? Tout simplement parce que quand j'entre dans un débat ayant pour sujet le végétarisme ou le veganisme, ce documentaire reviens très souvent comme référence. Or je ne me voyais pas parler d'une chose que je n'ai pas vue.
Je l'aurai conseillé de toute façon parce que j'en connaissais le contenu mais ç'aurait été stupide de ma part de conseiller un documentaire que je n'ai pas vu.

Je n'avais pas besoin d'être convaincue plus que je ne le suis déjà - je suis végétarienne depuis maintenant trois ans (a tendance végane et en conversion vers le végétalisme), je connaissais déjà ces horreurs. Je ne cherche pas à voir ces images, parce que ces images me font mal, parce que je sais que c'est tout ce qu'il y a de plus réel, et parce que j'ai déjà choisit d'agir en conséquence à mon échelle.

Donc, oui, ça c'est une vérité, on ne peut pas dire que dépendre à ce point des animaux est un choix acceptable. Je m'excuse si je lance un nouveau débat passionné auquel je ne répondrais pas (il faut prendre en compte que ce débat depuis trois ans je l'ai eu des centaines de fois, et il est fatiguant de se répéter constamment), mais voilà, ce documentaire me fait dire que non, la consommation et l'exploitation d'animaux au nom de l'alimentation, de la science, de la mode, ou de quoi que ce soit d'autre, n'est pas un choix acceptable quand on sait ce que ça cache.
Et c'est se voiler la face que de se cacher derrière des arguments tels que "c'est mon choix à moi tout seul", ou "mais c'est un besoin pour l'homme", etc, quoi qu'on en dise.

Voilà, donc, vous pouvez si vous en ressentez le besoin me dire que je suis condescendante, mais je m'en fous, reste que la vérité se trouve au travers de ces images. Ça n'est pas LA vérité absolue, parce qu'elle montre avant toute choses les conséquences de la consommation de masse (par les images, par la narration il y a un caractère plus général qui démontre en quoi le spécisme est une lie), mais c'est une vérité.
Après on en fait ce qu'on veut. J'ai décidé pour moi, faites ce que vous voulez, et si vous voulez me répondre sur mes deux derniers paragraphes pour engendrer un énième débat sans fin (je me méfie, maintenant vu que même avec un post fb on part dans des délires pas croyables, alors sur la base d'un docu antispéciste, j'ose à peine imaginer le résultat), faites le mais je n'y répondrais pas.

Et tant qu'à faire, si jamais débat il doit y avoir, prenez au moins le temps de regarder le documentaire, après vous direz ce que vous voulez. ;)

---

Ah et en parlant des images, petite anecdote: en ce qui concerne le passage sur la fourrure. Ces images sont celles qui nous ont fait devenir végé ma meilleure amie et moi. C'est en prenant violemment conscience de la souffrance qu'engendre l'exploitation d'animaux que j'ai pris conscience de mon rôle dans cette violence, je ne pouvais tout simplement plus me regarder en face sachant que je mangeais un animal doué de conscience qui avait été torturé et tué pour que je puisse me nourrir, me vêtir... (je n'ai jamais porté de fourrure, mais en ce qui concerne le cuir et la laine, si).

Donc voilà, il va sans dire que je le conseille.
On pourra peut-être lui reprocher de culpabiliser les gens, mais c'est faux, ça n'a rien de moralisateur, ce docu explique simplement que sans en avoir forcément conscience nous sommes tous acteurs de ce qu'il se passe - et j'ai dit "acteurs", pas "cause"; et que bien souvent on l'est non pas par cruauté ou par sadisme mais simplement par ignorance.

Je ne le conseille pas dans le but de convertir qui que ce soit (c'est une défense à laquelle j'ai été confronté - "tu essaie de nous convertir à ta secte végé!!! Ahhhh! Extrêmiste!!"), mais simplement parce que ce documentaire informe. Il dévoile une vérité qu'encore beaucoup de gens ignorent ou nient.

D'autre part, comme défense (déjà entendue également), il en a qui diront "ça se passe aux USA, en France on est plus respectueux": non, en moyenne 80% des élevages en France sont des élevages industriels qui usent de la même cruauté. C'est se voiler la face que de prétendre que ce documentaire n'est valable qu'aux US, la souffrance est partout la même. Qui plus est, il n'existe pas de façon respectueuse de tuer un être sentient. On le tue, simplement, après l'avoir parqué, maltraité, et dénaturé (hormones, médicaments, etc). C'est une forme de torture, même si c'est difficile à admettre puisque les animaux "c'est pas pareil que nous" - sauf qu'en tant qu'êtres vivants ressentant la douleur physique comme morale (je vous rappelle qu'un rapport scientifique, mené entre autres par Stephen Hawking, a déclaré officiellement comme réelle la conscience animale, donc sa capacité de ressentir des émotions).

Pour faire court: ce documentaire présente une vérité globale, pas seulement limitée aux frontières des États-Unis. Il est donc aussi révélateur de ce qu'il se passe ailleurs, dont en France également.

Enfin, je parlais de souffrance animale mais ce documentaire n'est pas uniquement basé sur ce thème, il aborde aussi les conséquences écologiques et économiques, bien réelles également. D'ailleurs, force m'est de constater que ces deux sujets touchent plus de gens que la souffrance animale. Il me semble évident sous tous les plans qu'aborder ces thèmes était important - déjà parce que vrais, mais aussi parce que le message seul de la souffrance animale aurait donné un résultat sujet à débat : pour beaucoup, la souffrance animale dépend d'un anthropomorphisme de personnes trop sensibles, autant dire que ce message n'est donc pas - selon certains - suffisamment objectif.
Les impacts environnementaux le sont, cela donne à ce documentaire plus de crédibilité que s'il s'était seulement agit de montrer la souffrance animale.


Quant à la violence des images, je le répète, elles sont insupportables parce que réelles, mais quelque part, on a parfois besoin de voir une seule fois ces images pour comprendre. Après il ne s'agit pas de s'en abreuver et de se torturer en les regardant sans cesse.
Si vous ne vous en sentez vraiment pas capables, faites ce que vous voulez mais reste que ce ne sont pas les images qui sont violentes ou choquantes, mais la réalité, que ces images, même si on ne les regarde pas existent dans le monde réel.
Je vous préviens parce que je suis obligée de prévenir qu'elles sont violentes, si vous lisez ça et que je vous donne envie de le voir, je ne voudrais pas non plus vous cacher sa violence visuelle - moi j'étais préparée; mais je vous engage quand même à le voir.

En somme c'est un documentaire magnifique pour ce qu'il explique, de façon claire, appuyée par de nombreuses sources documentées (ils sortent pas ça de leur cul, tout de même), et expliquées avec retenue. L'émotion palpable dans la voix de Joakim Phoenix est tout ce qu'il y a de plus sincère - c'est assez évident quand on écoute parler les gens touchés par la souffrance animale, c'est ce ton particulier, comme un sanglot bloqué dans la gorge - c'est le ton que n'importe qui prendrait en devant expliquer ces images, mais Phoenix réussit malgré cela à garder une dignité et un calme qui permettent au message de passer sans qu'il nous vienne à l'esprit une surenchère de pathos, chose qui ne ferait que décrédibiliser le discours.

En somme, ce documentaire bouscule nos idées reçues et nous présente de façon objective les impacts qu'occasionne l'exploitation des animaux dans notre société.
Qu'on adhère ou non à l'idée de supprimer de notre mode de vie l'utilisation des animaux - d'un point de vue alimentaire, vestimentaire, médical, ou autres - il ne laisse pas indifférent et nous montre une réalité qu'on ne peux plus ignorer. On ne peut du moins plus dire "je ne savais pas".
Keagan_Ashleigh
10
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films les plus tristes et Non, je ne pleure pas, j'ai les yeux qui transpirent.

Créée

le 22 janv. 2014

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Keagan Ash

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