Escotats los eisauts arrivar

Un ancien métayer de la Lande girondine, âgé de 98 ans, raconte sa vie en répondant aux questions que lui pose le réalisateur. La scène se passe dans la ferme au milieu de la forêt dans laquelle le vieil homme a passé presque toute sa vie et où il continue d’habiter seul depuis qu’il est veuf.  La caméra le cadre en plans fixes et s’écarte parfois pour montrer les alentours, un paysage qui prend son sens dans la description faite par l’homme : les terres, autrefois cultivées, abandonnées aujourd’hui à la forêt, les chemins communaux qu’il convient de protéger contre l’accaparement des propriétaires forestiers, les oiseaux qu’il faut écouter arriver... La langue utilisée est le gascon, mais l’homme sait aussi le chant des palombes et des grives. Les gens des villes n’auront pas de mal à sentir la poésie de ce décor. Ceux qui s’intéressent à la campagne saisiront la rudesse de ce que furent ces vies de métayer. Tous devraient être impressionnés par ce film qui demeure à l’écart de la nostalgie et du ressentiment pour trouver le ton juste d’un hommage à la dignité de la vieillesse.