Pour être mon premier "Sirk", "Ecrit sur du Vent" n'en a pas moins été une certaine déception. Tout est bien là comme promis par la critique enthousiaste : les couleurs saturées de l'automne, la torture brûlante de l'échec chez des personnages perpetuellement insatisfaits, l'expressionnisme violent de la mise en scène qui radicalise le mélodrame, le riche symbolisme de nombreuses scènes (voir les nombreux jouets de luxe de Kyle et Marylee, jamais sortis de l'enfance, ou encore la rivière qui représente la sereine candeur de l'enfance), bref tout ce qui représente l'indéniable maîtrise de Douglas Sirk sur une forme qui lui définitivement associée. Pourtant, avec la précision et le rythme échevelé de sa narration, le film m'a laissé plutôt froid, comme devant une démonstration enthomologique efficace, parfois fascinante (surtout dans sa première partie où nous découvrons l'univers de la famille Hadley) mais finalement trop artificiellement construite pour nous atteindre.
[Critique écrite en 2006]