Ah l'enfance, les joies de l'insouciance ! Entrainer son pitbull, écouter du son au bord d'un lac, faire des chasses aux touristes jusqu'à 2h du mat'... C'est malheureusement à ce genre d'ado surexcités que Jenny et Steve vont être confrontés, alors que le petit couple londonien modèle comptait s'offrir une escapade romantique à Eden Lake, en plein cœur de la campagne. Un week-end loin d'être reposant pour cette maitresse d'école exemplaire qui devra se transformer en guerrière, allant jusqu'à renier ses valeur pour sauver son fiancé des griffes d'une bande de délinquants sadiques et inconscients.

Pour son premier long métrage, James Watkins nous transporte dans une histoire au suspens graduel et à l'ambiance malsaine, et c'est plutôt une réussite ! Kelly Reilly est l'incarnation parfaite de l'institutrice idéaliste, au côté d'un Mickael Fassbender malheureusement un peu effacé... Les adolescents formant le gang sont quant à eux tout à fait épatant, l'interprète de Brett ayant beaucoup participé à l'élaboration de son personnage (ça nous fait froid dans le dos!), sans oublier le très talentueux Thomas Turgoose, vu auparavant dans This is England. Le réalisateur britannique nous offre ici des plans aussi soignés que son actrice principale est crasseuse, et montre un grand respect des codes du slasher (peu être un peu trop d'ailleurs), au fil d'une narration rythmée dont le suspens et l'horreur montent crescendo, pour se terminer par un final où le drame est à son apogée. On sent les influences de Watkins tout au long du film, dont le cultissime Délivrance de John Boorman, ou encore La dernière maison sur la gauche de Wes Craven. On remarquera également une certaine french touch dans l'esthétique du film, avec ce qu'il faut de cris et de profusion de sang. Watkins avouera d'ailleurs une grande admiration pour Alexandre Aja et son film Haute Tension, dont il demandera à son chef opérateur de s'inspirer, et qui retranscrira à merveille le côté «brut de décoffrage» de l'image et de la mise en scène.

Eden Lake est un film d'une violence physique et psychologique rare, mais pas gratuite : le réalisateur et scénariste se révèle être un rousseauiste avéré, et dénonce avec virulence les dérives de notre société : un trentenaire qui répond aux provocations d'une bande de gosses, des parents aussi immatures que violents, des enfants laissés à eux même... Watkins dira d'ailleurs de cette violence qu'elle « reste toujours connectée à la société d'une manière ou d'une autre. Ce ne sont pas des films avec des monstres. » Étonnant alors qu'Eden Lake, parmi ses quatre récompenses, ait gagné le prix du meilleur film fantastique international à Fantasporto !
Amélie_Eleanor
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le 25 juil. 2013

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