Des prêtres mis a l’écart pour avoir fauté par l’Eglise vivent ensemble dans une maison sur la cote chilienne . L’arrivée d’un nouveau pensionnaire, va perturber le semblant d’équilibre qui y règne, et la tranquillité de ces « détenus ».


Pablo Larrain signe un film surprenant. Pour plusieurs raison. Tout d’abord, et il faut lui attribuer ce mérite, c’est un sujet épineux, et peux traité jusqu’a présent. Quoique la réception doit être différente en Europe, il n’empêche qu’il s’attaque a l’inattaquable : l’Eglise et ses dérives, aussi crues et difficile a entendre soit elle. Il surprend par sa brutalité. Pourtant le cadre est bien installé, des vieux membre du clergé, ici pour on ne sait quoi. Il semble mener une vie paisible, avoir leurs passes temps et leurs habitudes. De jolie plan sur un front de mer sauvage, ou ils chronomètres leur lévrier « le seul chien dont parle la bible »…La violence de ce film, sur la pédophilie ou l’homosexualité est maitrisé et volontaire.Le rythme ne s’emballe pas, et la musique ne rajoute pas une dimension qui serait inutile, ne commente pas l’émotion et la tension déjà palpable. Non, tout est la, le passé de ces gens, leur désir, notre dégout, mais aussi notre impuissance face a la violence. Elle fait l’effet d’une douche froide,mais dans tout les cas, le film pose de réel question sur l’église de demain.


Et nous dans tout ça ? On rit presque nerveusement, regardant autour de nous si le malaise est général. Un homme abusé auparavant crie sans retenue ce qu’on lui répétait, explique sans filtre se qu’on lui faisait, encore et encore. On ne sait plus vraiment si on doit rire ou pleureur. Le cinéaste semble prendre a certain plaisirs a nous mettre dans cette situation. L’image est épurée, neutre, nous montre les choses telle qu’elles sont. Cette neutralité esthétiquement très intéressante donne cependant l’impression qu’il n’y a aucune prise de partie. On arrive presque parfois a avoir pitié de l’un de ces prêtres, et moralement, c’est dur. Le visage de ces hommes qui ne veulent pas croire non plus et qui semble convaincu qu’ils mérites le pardon.Le sourire fade et vide de cette bonne soeur. Dans ce film, le personnage le plus humain, c’est Eclair, le lévrier. Une brave bête, assez rapide pour battre les plus prétentieux du village. C’est le seul pour lequel on ne se sent pas coupable de se prendre d’affection.

Colin-sinema
6
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le 9 janv. 2016

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