Pour son deuxième long métrage, David Lynch adapte à sa manière la vie de John Merrick, dit l'Homme-éléphant.
Après le succès critique d'Eraserhaed, David Lynch est invité par le producteur Mel Brooks à travailler sur un projet de film fantastique : The Elephant Man. Bénéficiant d'une infrastructure importante, Lynch réalise un somptueux film Scope en noir et blanc sur la différence.
A la fin du XIXème siècle, le Docteur Frederik Treves (Anthony Hopkins) découvre John Merrick (John Hurt) dans une foire où il est exhibé par l'immonde Bytes (Freddie Jones). Malade à cause des mauvais traitements qu'on lui inflige, Merrick est accepté dans l'hôpital où travaille Treves. Au début, ce dernier ne voit en John qu'un phénomène physique qu'il expose à ces confrères. Mais petit à petit, Merrick se civilise : il commence à parler et fait preuve d'une intelligence hors norme. A cette nouvelle, tous les bourgeois de la ville veulent le rencontrer et il se retrouve une nouvelle fois en bête curieuse.
Dans ce film, Lynch montre combien l'homme peut être méchant et profiteur face à un phénomène qui le dépasse. Il décrit la monstruosité de l'aire industrielle naissante en inventant des sons oppressants et sourd qui martèlent l'esprit du spectateur. A quelque reprises, il nous offre des scène totalement onirique pour matérialiser les peurs de John Merrick. Dans l'une d'elles, la caméra, et par là même le spectateur, est presque écrasée par un éléphant.
Lynch apparaît aussi comme un surprenant directeur d'acteurs. Il tire le maximum d'un Anthony Hopkins qui se remet juste d'une période d'alcoolisme prononcé et parvient à faire voir John Hurt malgré ses heures quotidiennes de maquillage. L'interprétation, la musique, la photographie, tout ici joue intelligemment sur l'émotion. Bouleversant.