"Vous voulez pas un whisky d'abord ?"

Ah ! Le voilà le film de 2016 ! Alors que de vieux gauchistes ringards viennent nous faire la morale pour nous dire que « le capitalisme c’est pas bien, les gens sont pas heureux et les riches c’est des méchants », on a Paulo qui fait son film de bonhomme et qui pose ses baloches sur la table en disant « ça, ça c’est un film de 2016, un film de mon temps ! ». Et oui ! Oui, mes amis c’est un film de 2016 qui n’embrassent pas la bien-pensance des faibles (pléonasme), surtout en ce qui concerne la place des femmes. Assumons d’aimer ce film pour ce qu’il est, pas en cherchant des justifications à la Télérama en disant que c’est un film féministe qui dénonce on ne sait quoi car le journaliste assume pas d’avoir pris son pied.


Verhoeven il en a et nous montre clairement qu’il n’a pas peur des lobbys féministes et qu’il vend pas son cul comme un yes-man américain en te faisant un film de gonzesses où elles parlent de leur raniania pendant 2 heures ou alors un blockbuster avec un archétype schwarzeneggeresque à qui on aurait greffé des nichons pour que Vanessa et ses copines puissent faire autre chose que regarder les « reines du shopping » sans utiliser plus de neurones, faudrait pas qu’elles s’abiment mentalement en plus !


Non, là ça commence direct et bam ! Huppert allongée sur le sol essayant de se remettre de ses émotions pendant que son agresseur, les couilles pleines de sang, remet son futal et la laisse joncher sur le sol comme une huitre vidée. 5 minutes de film et je dois déjà changer mon caleçon !


On la voit ensuite se relèver doucement, la poitrine exposée nous permettant de louchter. On s’imagine Paulo à nos côtés en train de nous mettre des coudées viriles et nous glisser un « La Huppert pour son age, y sont pas mal hein ?! » avec son sourire charmeur.
On se souvient que ce n’est pas son coup d’essai et que dans ce merveilleux prétexte à filmer des poitrines pendant 2 heures qu’est Showgirls, l’ami Paulo nous gratifiait des nibards d’Elizabeth Berkley filmés sous les angles et ces derniers sont un peu le st Graal en la matière, je veux dire c’est de la paire qui ruisselle de vie !


Trève d’égarement, Michèle, notre femme violée du jour se remémore plusieurs fois son viol, elle commence à vouloir revoir son agresseur, voilà ça c’est moderne comme traitement, on est dans le vrai ! On n’a pas une meuf en train de chialer pendant 2 heures dans sa baignoire qui joue avec son sang, non, la Michèle elle est entreprenante, elle veut revoir son coup d’un soir, elle en redemande (bah oui après un premier rencard, on attend le second avec impatience, surtout quand le garçon est plein de surprise comme ici !).
Verhoeven il a bien compris les femmes, toutes des nymphos qui rêvent de se faire troncher par un inconnu masqué, qui y prennent du plaisir et se surprennent à s’avouer que ça à un gout de reviens-y.


Que dire d’autre sur ce merveilleux portrait des temps modernes sans fioritures ?


Ah, on a des hommes autour duquel gravite Michèle et quels hommes ! Le patriarcat à son apogée ! Le fils qui est un vrai winner qui maitrise tout, surtout sa femme qui n’a pas son mot à dire, l’ex de Michèle qui se tape une jeunette et on apprend à un moment qu’il frappait Michèle, un véritable modèle de virilité ubermunschiennesque ou encore ce collègue qui considère les femmes comme des trous sans âme ! Que du bon male quoi !


C’était jubilatoire et on est heureux que Paulo soit revenu pour nous combler, nous les hommes virils qui ne pouvons plus consommer que des produits aseptisés pour femmelettes ou autre métrosexuel. Dire que ces dernières années on a dû se contenter de Very Bad Trip pour avoir une comédie de bonhommes alors que ce sont des gros faibles qui prouvent que la masculinité est morte en se pliant à la fidélité vis-à-vis de leurs conjointes.
Merde on est en 2016, il serait de temps de faire l’apologie du viol quand même, les femmes en rêvent et puis nous les hommes, on est des hommes, on a des pulsions, faut que ça s’évacue avant que ça implose, la Eve elle n’est pas sortie de notre côte pour rien quand même !
Un franc moment de rigolade, un film à voir entre potes avec de la bonne Heineken bien fraiche et des pizzas pour passer une bonne soirée !
Merci Paulo.


L’ironie est un art perdu.

SydBarrett
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le 12 sept. 2016

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SydBarrett

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