Elle par Sa Rah

« Elle » montre et fait la publicité d'une vision très fantasmée du viol. Partout, je lis des commentaires disant « Michèle ne représente pas toutes les femmes, elle est juste complètement névrosée » ;
1) C'est justement ce qu'on dit de toutes, et je dis bien toutes, les victimes de viol. « Tu es sûre de ne pas l'avoir cherché ? » Et ce film ne va rien arranger.
2) Même si certains viols sont commis avec violence, tous ne le sont pas. Dans de nombreux cas, la victime est trop paralysé.e pour bouger ou se débattre. Parfois même, il arrive que la victime, lorsqu'elle est une femme, sécrète de la cyprine. Pas par excitation bien sûr, mais parce que le cerveau, protège ainsi le vagin de l'agression qui lui ai fait. Non vraiment, la réalité du viol est multiple, complexe et dans un sens, il vaut mieux ne pas faire de film sur ce sujet plutôt que produire un film comme celui-là, qui répond à beaucoup de clichés, (dont pour ma part, j'entends déjà beaucoup trop au quotidien).
3) Franchement, c'est déjà pas suffisant de nous imposer une scène de viol aussi brutale dès les premières secondes de film, sans en plus nous en remette une deuxième, puis une troisième par la suite ? En 2h de films, on se tape 3 scènes de viol sans compter tous les flashbacks de ceux-ci... Euh, l'intention malsaine du réal on en parle là ? C'est simple, je ne comprends même pas comment on peut aimer ce film. Que l'on aime sa réalisation, son jeu des acteurs et actrices soit. Mais le film en lui-même ? Ce sont 2h de pure atrocité.

Alors je ne remets pas en cause le talent du réalisateur (dont j'ai beaucoup apprécié la plupart de ses films précédents) ni la prestation des acteurs et actrices. Mais « Elle » tombe en plein dans ce qu'on nomme la culture du viol et au vu des critiques élogieuses de la presse, je me dis qu'on est pas sorti.es de l'auberge...