Le film documentaire « Elle entend pas la moto » raconte le cheminement de Manon, jeune femme sourde, qui retourne chez ses parents à l’occasion d’une célébration familiale. Ce film ne se concentre pas seulement sur sa vie quotidienne : il nous immerge aussi dans sa surdité et celle de son frère cadet, Maxime, révélant ce que cela implique pour leurs parents, au plus profond de leur vie familiale.
En alternant images actuelles et archives familiales tournées depuis 25 ans, la réalisatrice Dominique Fischbach nous fait partager des moments d’intimité et de mémoire, entre joie, inquiétudes et souvenirs.
À plusieurs reprises, je n’ai pu m’empêcher de souffler un « Ouh la… Ouh… », car ce film va droit au cœur des expériences vécues par leurs parents et de leurs questionnements sur leurs choix d’éducation, mais aussi par la famille face à la mort de Maxime.
L’histoire aborde également la vie de Maxime, le frère cadet, qui s’est donné la mort. La famille partage leurs blessures, leurs regrets, leurs silences… et leur douleur de ne pas avoir vu à temps le désarroi de Maxime face au système scolaire inadapté, aux exigences du monde et aux implants cochléaires.
Son suicide transforme le documentaire en une véritable plongée émotionnelle dans le deuil d’une famille confrontée à l’irréversible.
Le film contient aussi des séquences très touchantes qui montrent le lien intime et le partage au sein de la famille. « Elle entend pas la moto » n’est pas seulement un film sur la surdité : c’est un beau témoignage sur la vie familiale, sur les silences et les non-dits qui pèsent, et sur l’amour qui émerge et perdure malgré tout. »