Une jeune prostituée va faire un vol dans un magasin et y blesse une femme au visage. Attaquée, elle va prendre un avocat avec qui elle va se lier, ce qui n'est pas sans risques pour la carrière de l'un et la vie privée de la femme.


Le film date de 1958 et met à l'affiche les deux plus grosses vedettes de leur temps ; la sulfureuse Brigitte Bardot, peu avare de ses charmes, et le stoïcien Jean Gabin. La liberté contre la rigueur, deux mondes en opposition. Gabin sera au départ perturbé par l'absence de pudeur de Bardot, avant de reconnaitre en fin de compte son professionnalisme. Il faut dire que le film est intéressant car il joue très bien sur ces oppositions, où la morale est mise à l'épreuve.
Une fois qu'on s'adapte au phrasé un peu particulier de Brigitte Bardot, il faut reconnaitre qu'elle y est excellente, car son corps y est montré comme une arme, et sa seule monnaie d'échange en fin de compte. On voit bien qu'elle n'a rien pour payer l'avocat Gabin, et on la voit monter sur le bureau pour lui montrer ce qu'elle peut lui offrir, à savoir son corps. Scène extrêmement scandaleuse pour l'époque, car ce plan où on voit les fesses de Bardot a été censuré.


Le procès proprement dit ne dure qu'une trentaine de minutes, car on part sur une autre intrigue où Bardot va s’amouracher d'un étudiant, joué par Franco , tout en continuant à être entretenue par l'avocat Gabin. Ce qui va bien sûr ne pas durer, car un évènement va emmener le film vers la tragédie.
Gabin incarne comme d'habitude à la perfection cette rigueur de son temps, un homme constamment en costumes, mais qui sent vaciller à l'arrivée de ce nouvel amour, au risque de détruire son mariage. Il fait même quelques efforts en descendant des escaliers, car on peut dire qu'après la cinquantaine, Gabin devenait de plus en plus flemmard...


Il y a quelque chose d'impitoyable dans la mise en scène de Claude Autant-Lara, où le noir et blanc résume très l'ambiance noire et impure qui irrigue le film. Il représente quelque part son époque, où la moralité se fait plus dure, en présence d'une nouvelle génération. Ce qui fait que En cas de malheur reste toujours aussi fort, malgré quelques reproches ça et là (dont le jeu de Franco Interlenghi).

Boubakar
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le 1 juin 2017

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