You are so busy worrying about everything being perfect, that you are ignoring what is wrong.

La famille. Ce concept qui nous réunit en temps de fêtes, qui nous déchire et nous unit comme nul autre, qu’on pense acquit et qui pourtant nous échappe. Cela fait plusieurs films que Disney lui donne un rôle central dans ces histoire, mais il atteint ici son paroxysme. Non seulement la famille est LE personnage d’Encanto, mais elle en est aussi le cœur de l’intrigue. Disney qui n’hésite pas, au passage, à nous présenter l’une des scènes les plus sombres de son catalogues depuis Pocanhontas, sans prendre de détour (le visuel et l’impact qui en ressort peut trouver beaucoup trop d’écho à travers le monde et l’Histoire). Autre chose intrigante, c’est l’absence d’un réel antagoniste dans l’histoire qui pourrait entraver l’héroïne dans sa quête, ce qui n’empêche pas pour autant les obstacles, les drames et les difficultés. Comment ? Toujours la même réponse : la famille !


Parce qu’elle est là, la véritable force dévastatrice de ce film. La famille y joue un rôle crucial, pas seulement pour donner un cadre au récit et aux personnages, mais aussi parce que ses dynamiques, ses équilibres, ses forces et ses faiblesses sont les moteurs de l’histoire. On nous présente une famille fantastique, merveilleuse, parfaite ; mais on découvre peu à peu qu’elle est percluse de failles, de doutes, de peurs. Plus que tout autre film Disney jusqu’à présent, Encanto sait donner vie à une famille réaliste, crédible, attachante. Nous apprendre à aller au-delà de nos différences, voire de nos différends, et nous faire comprendre que ce qui nous unit va bien au-delà de ça.


Et même encore au-delà, le film nous raconte tellement de choses qui peuvent résonner en chacun-e de nous : la pression familiale pour respecter une certaine tradition, chercher à être parfait pour de ne pas décevoir, l’absence de discours entre génération qui se transforme en querelle, l’ostracisation pour être sorti du lot, le mutisme de nos désirs et aspirations pour ne pas froisser, les secrets de famille enfouis pour ne pas perdre la face en public. Le film est extrêmement riche en messages autour de cette thématique, de ses composants, et c’est ce qui en fait le cœur du récit, le tout personnifié par le personnage même de la Casita et la quête de Mirabelle, qui découvre ainsi le véritable visage de sa famille (ce qui pourrait être vu comme son réel pouvoir, au bout du compte).


Une fois de plus, l’animation est au rendez-vous ! Une véritable splendeur ! Si on se rapproche un peu plus du film d’animation propre que Raya (qui avait des paysages parfois photo-réaliste, là on reste quand même bien dans des codes propres à l’animation), ça n’empêche pas d’avoir un rendu final incroyable. Que ce soit les environnements qui nous plongent dans cette forêt colombienne, mais aussi le village avec ses maisons aux couleurs chatoyantes, ou même la Casita, véritable labyrinthe fourmillant de détail. Si les personnages restent dans des designs assez simples et classiques, j’ai adoré le soin apporté à leurs tenues : que ce soit leur aspect, mais surtout leur animation, qui est incroyable. On a vraiment l’impression de voir du tissu !


Cela n’empêche pas le film d’être totalement exempt de défauts. On peut regretter que les cousins ne soient pas plus employés, au point d’être presque anecdotiques à l’histoire. Si la musique et les chansons sont dans l’ensemble vraiment chouettes (j’ai adoré les sonorités à la fois pop et qui renvoient aussi un peu à la Colombie), on peut déplorer que beaucoup servent avant tout de présentation des personnages dont plusieurs n’iront au final pas beaucoup plus loin que ça (alors même que les messages véhiculés sont extrêmement importants à l’intrigue). Ou aussi que certains vers/passages sont plus parlés que vraiment chantés, tombant un peu comme un cheveu dans la soupe. De même, certains numéros musicaux sont complètement craqués du slip, créant une dissonance qui ne fonctionne pas toujours ; ou même la mise en scène, qui restera de façon général assez classique, en dehors de quelques passages, dont les prémices, où là, le visuel crève l’écran pour nous filer une baffe mémorable.


Bref, je ne savais pas trop à quoi m’attendre avec ce film, n’ayant pas trop suivi son développement ou sa promotion, et j’en ressors ravi. Peut-être le meilleur film Disney/Pixar de l’année, alors qu’il n’était clairement pas le plus attendu. C’est un film fort, touchant, merveilleux et extrêmement riche. À ne pas manquer !

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le 27 déc. 2021

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vive_le_ciné

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