Bonjour, j’ai enfin vu le film Encanto, et je suis restée un peu sur ma faim. Tout d’abord, il est indubitable de dire que l’animation reste toujours d’aussi belle facture, ce qui est la moindre des choses lorsque l’on connaît les talents de Disney pour leur créativité cinématographique.
Ensuite, je consens à dire que j’ai beaucoup comparé ce film avec Coco, qui même s’il n’appartient pas au même studio, présente des similitudes étant donné qu’au vue des cultures des deux pays dont les deux œuvres s’inspirent et sont issues, ces derniers traitent les mêmes thèmes, soit s’inscrivent dans un contexte familial et générationnel. Cela m’a permis de déceler des pans qu’Encanto aurait dû, selon moi, améliorer.
Tout d’abord, j’aurai aimé que la structuration diégétique soit mieux maîtrisée et égalitaire, dans le sens où, pour moi, tout s’achemine extrêmement vite, et de façon bancale. Par exemple, le scénario va trop vite, les musiques sont omniprésentes, et gâchent l’immersion du cadre du film, en nous insérant dans des mondes imaginés par les personnages en fonction de leur miracle. Ces dernières règlent également tous les soucis scénaristiques et familiaux, afin de faire avancer le récit plus promptement, sans vraiment d’explication plus poussée, structurée, et/ou recherchée. Moi qui adore pourtant la musique chez Disney, je trouve qu’il y en avait trop à mon goût, et que cela était inapproprié, en gâchant l’histoire. Les miracles mettent en scène des incohérences scénaristiques flagrantes,


comme celle qui a une super bonne ouïe et qui n’a bizarrement pas entendue ce qui se passait, ni leur conversation, lorsque Mirabelle a trouvé la cache de Bruno. La famille s’en ait rendu uniquement compte lorsqu’elle a rapporté la vision de Bruno, puis le bouche à oreille s’est effectué, afin de ne pas biaisé l’ordre et le temps au scénario et au sens qu’il voulait prendre, de se mettre en place.


Après, à vouloir insérer trop de choses en si peu de temps, ne peut qu’encourager les incohérences, ce qui n’est pas forcément quelque chose que je soulèverai comme négatif, puisque beaucoup de bons films en font, pour cela ou d’autres raisons, n’étant pas spécifique aux films que je trouve bon sans plus, dans le sens où je passe un bon moment devant, sans m’ennuyer, mais où cela ne me laissera pas un souvenir intarissable, que je me regarderai en boucle, et souvent.
Je trouve que les miracles sont d’ailleurs peu exploités et visibles à l’écran, la famille étant très nombreuse, le film ayant du mal à se concentrer sur un petit groupe en particulier. Certains pouvoirs d’ailleurs ne servent à rien, mais ils sont gentils d’exister, ça a au moins le mérite de mettre de l’animation, comme le petit garçon qui peut se métamorphoser.
D’ailleurs, je trouve que les personnages étaient tellement prompts, que j’avais beaucoup de mal à m’attacher à l’un d’eux. Le film voulant insérer trop de personnages, qu’il se perd, et n’a au final, pas tellement le temps de s’attarder sur un ou plusieurs personnages en particulier, bien développé(s), et scénarisé(s). Même Mirabelle qui est l’héroïne est sous-exploitée, ne pouvant pas trop s’attarder sur elle, devant faire entrer en scène trop de monde à l’écran.


La grand-mère, quant à elle, je trouve que cela est une pure égocentrique qui se fait trop facilement graciée, car pour elle, seuls les miracles existent, au détriment de la famille, alors que cela est primordial dans le monde et la culture hispanique. Certes, elle s’en rend compte à la fin, mais elle a quand même chassé et exclu Bruno et presque Mirabelle de la maison, l’un n’ayant mis en scène que son pouvoir, et sa prédiction ne lui ayant pas plu, juste pour protéger sa famille, l’autre parce qu’elle n’a pas eu la chance d’avoir un pouvoir. Ils se sont fait bannir de leur propre chez eux, n’ayant pas su être dans le moule, alors que rien n’est de leur faute. Je n’appelle pas cela une famille et la chaleur d’un foyer, si tu n’es pas apte à accepter les différences de tes enfants, surtout quand cela les rend tristes, et qu’ils se sentent inutiles, et mauvais pour leur famille. D’autant qu’ils se font railler, châtier, et ignorer tout du long, par les autres. Beaucoup de personnages m’insupportent à cause de cela, comme la grand-mère, mais également la sœur parfaite.
Je trouve le cœur de certains passages, également blessants, et limite macabres, comme le symbolisme de la photo qui est pour moi le plus flagrant, en mode « si tu n’as pas de pouvoir, tu n’es pas un Madrigal ». Alors oui, la fin soigne cela, le problème de Mirabelle, de Bruno, et soude la famille, mais cela est pour une happy-end classique, car il en faut une, et n’enlève en rien ce que ces personnages se sont pris, sans aucune excuse clairement montrée. De plus, le fait que tu sois une pièce-rapportée et n’ait pas de superpouvoir, démontre que tu n’es pas vraiment un Madrigal, puisque la famille ne jure que par cela. Cela est aussi corrigé à la fin, mais, encore une fois, cela n’excuse pas tout, et que donc, ceux qui sont mariés à cette famille, sont vus limites comme des privilégiés, qui ont droit à l’excellence, celle de la fantastique famille Madrigal, qui n’est pour moi, pas aussi fantastique, pour toutes ces raisons, et qui les cache dans cette enveloppe. Elle veut montrer ce qu’elle n’est pas réellement, pour faire plaisir aux gens, et bien se faire voir par autrui, mais c’est tout le contraire, voilà pourquoi Bruno a dû se terrer dans l’ombre et Mirabelle partir, car ils n’étaient que deux éléments perturbateurs ne répondant pas aux codes et au bien paraître de ladite famille.

Sinon, pour ce qui était des côtés positifs du film, j’ai beaucoup aimé le flash-back touchant du passé de la famille, même si j’aurai voulu que cela soit davantage explicité à l’écran, en poussant davantage, par exemple, sur le côté historique, là je trouve cela un peu expédié, le personnage de Bruno, très décalé par rapport au reste de la famille, et que je regrette de ne pas avoir vu plus longtemps à l’écran dû aux raisons citées précédemment, et le pouvoir du cousin, dû au fait que le monde animal, est une de mes grandes passions.


Pour conclure, je trouve que Disney a fait bien mieux que cela en terme de qualités scénaristique, tout en réussissant à mieux intégrer les chansons utilement, équitable, pour faire avancer le récit de façon intelligente, et non en faisant une chanson, un personnage, pour l’introduire brièvement et de manière aussi facile, et en surface, sans rentrer sérieusement dans son essence, caractère, et personnalité, afin de nous attacher à eux. Il y avait trop de distance entre eux et nous, à cause de ce souci d’égalité scénaristique entre les personnages, et du fait que l’œuvre voulait nous faire nous attacher à la famille entière, alors que le spectateur à davantage de facilités à s’identifier à un personnage, ayant un besoin de repère, et un guide qui lui ressemble pour ne pas se perdre dans l’histoire et être rassuré, puisque cela lui permet d’avoir un lien avec le film, et donc, de se sentir plus impliqué, plus concerné, et en accord donc avec ce dernier. J’ai trouvé qu’au final, les personnages étaient des caricatures d’eux-mêmes, leur personnalité liée à leur pouvoir.


Seuls nos deux parias avaient quelque chose qui les détachaient du lot, et qui permettaient de s’identifier à eux, et de s’y attacher, Bruno plus que Mirabelle pour son côté décalé et déjanté, sympathique, et complètement perdu à cause de sa famille, car ce n’est pas du tout ce à quoi on s’attend quand on nous le présente, soit mystique, charlatan, et sorcier, qui n’est là que pour une chose, au même titre que Mirabelle : détruire la maison et la famille, là où ces derniers n’ont fait que leur devoir, prédire ce qui allait se passer, juste parce que c’est son pouvoir, mais vue que la prédiction ne plaît pas, on le chasse, et pour Mirabelle, la reconstruire. Cela montre pour moi que ces deux personnages sont dans les moins rancuniers de ceux que j’aie connus, ne cherchant pas la querelle et le courroux, et restent des héros, étant même prêt à donner un coup de main, après ce qu’on leur a fait subir.
Je crois donc à peu près avoir tout dit, et je trouve donc que cela était mieux traité dans Coco, dans le sens où Imelda avait de véritables motivations d’en vouloir à Hector, l’abandon, et qu’elle n’a pas été égocentrique, juste triste, tout en tenant vraiment à sa famille, puisque, même si elle a été maladroite, elle tenait à les protéger d’Hector, ne pouvant pas savoir qu’il avait été empoisonné, et pensant, pendant un temps, plus à la carrière qu’à sa famille, avant d’être revenu sur le droit chemin, se rendant compte de ses bêtises, via le comportement de son soi-disant ami. A la fin, elle décide de lui redonner une chance, via Miguel, lorsqu’elle a entendu les explications, et elle tente de redonner une chance à la musique, ce qui soude leur union, et montre que la musique a une place importante dans cette famille, puisqu’elle les a détruits pour mieux les reconstruire, et même les personnages les plus secondaires ont leur petit rôle à jouer, que cela soit dans le monde des vivants ou des morts, quand bien même les vivants acceptent la musique sans trop que l’on sache réellement pourquoi, étant fait promptement pour l’avancée du récit, et ne cherchant pas plus que cela à nous donner d’explications. De ce fait, la famille est mieux exploitée, tout est mieux équilibré, et personne ne servant réellement à rien. Tout est mieux agencé et structuré pour que chacun puisse jouer un rôle dans le déroulement du récit. Et même si l’on peut se passer des personnages extrêmement secondaires, ils ne sont pas perturbant à l’intrigue, puisque l’on ne s’attarde pas sur eux. Alors que dans Encanto, on s’attarde sur des miracles qui ne sont là que pour faire office de remplissage et de gag, mais rien de sérieux pour faire avancer le récit, là où, selon moi, Coco vise à faire des gags marchant ou non, pour faire sourire, mais de manière brève, ne cherchant pas à perdre de vue, le côté sérieux de son récit et ce qu’il cherche à mettre en œuvre.

Garfieldthecat
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le 15 janv. 2022

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