Décidément, Kurosawa ne sait pas faire de mauvais film ! (Attention SPOILER)
Un film qui arrive suffisamment à surprendre pour rendre dynamique une histoire qui semblait basique.
Un riche industriel se fait kidnapper son enfant (classique) sauf qu'il s'agit en fait de celui d'un de ses sous-mains,
Un enfant kidnappé peu après avoir contrarié les actionnaires de l'entreprise de chaussure ? C'est forcément eux ! Et non.
La reconquête de l'enfant perdu se fera de manière assez innatendu au milieu du film et non à la fin, comme pour donner un nouvel élan et un nouvel intérêt au film.
Se pose alors un dilemme, payer ? ne pas payer ? Même avec l'assurance de retrouver l'argent plus tard, et ainsi pouvoir réaliser son ambition, rien est sûr et tout semble déjà acté dans son esprit, et pourtant plus on se rapprochera du but final, plus l'empathie envahira Gondo.
Un homme riche, dur, certes, mais qui n'est pas né avec une cuillère en or à sa bouche à sa naissance, lui qui a connu la misère, qui sait apprécier et récompenser un travail bien fait et pense d'abord à la qualité d'un produit plutôt qu'à une rentabilité facile et rapide.


Une première partie du film en huis-clos, avec toute la tension et les interrogations que cela amènent, conclu par la récupération de l'enfant, et une deuxième partie sur le terrain, porté plus sur l'enquête, à la recherche des complices et du fauteur de trouble , qui mènera jusqu'à des lieux étonnamment cosmopolite aux lieux les plus glauques de la ville, et c'est là que le titre du film prend son sens, de la villa perché de manière arrogante sur le village, on finit chez les drogués, les prostitués. Cette même maison qui était la première chose que le ravisseur voyait de chez lui, dans sa piètre piaule, on comprend ainsi mieux ses intentions, ruiner le riche homme.
On remarquera un Mifune (en forme) sur le devant de la scène dans la première partie, puis qui laissera place au talent de Nakadai pour la seconde.
Et enfin une scène finale, tout à fait efficace.


Pas le meilleur film de Kurosawa, ni son moins bon, ni même un chef d’œuvre, ça en reste néanmoins un très bon film.

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le 5 mars 2015

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Argentoratum

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