Un film avec deux contrastes parallèles. Une histoire où on voit la protagoniste enfant. Avec des images en couleur, un passé lumineux sur les souvenirs et la vie antérieure. Une autre partie en noir en blanc, pour monter un présent bien gris pour la protagoniste, aveugle et sourde à la fois.

Le problème de ces deux constrastes de couleurs, c’est qu’autant les plans en couleur sont magnifiques, autant les plans en noir et blanc sont vraiment mal fait. Pour ne pas dire moche, sans aucune expression. Toute l’expression que ressort du personnage n’est inscrite que dans le jeu d’acteur de Miriam Torres.

D’autant plus que ce film ne ressort aucune énergie, aucun dynamisme. Au point que les applaudissements de fin de séance fut très maigres et rares. Au point aussi que certaines personnes du public avouent s’petre endormies pendant le film. Vous pouvez alors comprendre que l’absence de rythme dans ce film est flagrante.

Un rythme absent qui a une cause : le film n’a aucune structure. Autant le scénario comprenant un récit à mi chemin entre documentaire et fiction est très bien écrit, autant chaque scène n’a aucun lien avec la précédente. Cette absence formelle de structure pèsent énormèment au film de Samuel Henríquez, qui s’en retrouve appauvri de tout intérêt.

Ce qui amène à dire que le spectateur ne se sent pas du tout concerné par l’histoire. Il est là, dans la salle, il regarde le film et puis c’est tout. Rien ne se passe, aucune alchimie avec les personnages ni avec la mise en scène. Si bien que Samuel Henríquez en a perdu un point essentiel dans le cinéma : avoir un point de vue.

Surtout dans un thème qui a déjà été vu mille fois au cinéma (et même à la télévision). Du coup, ce film ne change rien à la perception du spectateur sur le sujet. D’accord l’histoire de la protagoniste est belle, mais jamais on s’y attache vraiment et c’est enfin à la fin du film que le spectateur est amené quelque part. Ayant été laissé seul, livré à lui-même sans être concerné durant tout le reste du film.

Tout ceci n’enlève quand même pas les points forts du film. Un film qui ne sera pas un chef d’oeuvre, un film qui ne restera probablement pas dans les mémoires mais un film qui a tout de même des choses à dire. Comme par exemple les situations filmées : jamais on aurait espéré voir une personne aveugle et sourde à la fois faire des choses là, avoir un quoitidien de la sorte.

Et c’est de là que ça vient intéressant : comment est la protagoniste. Seul le récit en vaut la peine, mais toute la mise en scène est à revoir. Si bien que l’intimité du personnage filmée pour mieux en sortir le caractère de ce personnage paraît presque inaperçu. Mais on ne passera pas à côté du sujet de base.

Cette histoire d’une femme à qui la mère lui manque, rongée par la solitude. Une femme avaugle et sourde à la fois rongée par son passé dont elle n’a pas tellement de souvenirs. Ce film raconte avant tout (sans la manière) l’histoire d’une femme aveugle et sourde qui essaie de se souvenir de sa vie antérieure avant que ces choses horribles lui tombent dessus.

Finalement, Entre Sombras Y Susurros est un film dont la leçon de vie ne prend jamais. Malgré une femme aveugle et sourde à la fois qui essaie de se souvenir de sa vie antérieure, Samuel Henríquez n’a pas su y incorporer une mise en scène qui permet de se sentir concerner. Et encore plus grave, une mise en scène qui ne sait pas prendre un point de vue dans une structure inexistante. C’est vu mille fois et en plus sans énergie. A voir par réelle curiosité.

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Auteur : Teddy
LeBlogDuCinéma
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le 23 nov. 2012

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