étonnement stimulant et beau.
La manière dont le héros du film, l'âne EO, est filmé m'a bouleversé. On parvient à se mettre à la place de l'animal, sans jamais lâcher les péripéties qu'il vit. Un véritable moment hors du temps.
C'est principalement la mise en scène qui m'a scotché, qui alterne moment nerveux et rapide, trip psychédélique à la teinte rouge. Aux moments de contemplation plus calme, bercé par le rythme cardiaque de l'animal et les gesticulations humaines. La bande sonore accompagne ces moments de très belle manières. Lorsque l'âne croise du regard des chevaux, très beaux et racés, l'attention est portée sur les regards. J'en venais à projeter mes propres pensées dans l'âne... Que peut bien penser EO s'il pense ? Est-ce qu'il se dit que chevaux valent mieux que lui ?
La séquence dans la forêt est stupéfiante, d'abord lorsque l'âne rencontre des prédateurs alors qu'il a toujours côtoyé des êtres humains puis ensuite la caméra fuit dans cette forêt et parcours à une vitesse folle les ruisseau. On tournoie, on accélère, on vole... C'est une expérience, j'étais à fond dedans. Les paysages de Pologne, notamment en montage, sont splendides.
Le film, sous ses airs plutôt légers, questionne plutôt finement les relations entre l'être humain et les animaux. Rien n'est martelé, tout est basé sur des détails et des interactions qui se font naturellement. Le film a un côté absurde qui m'a fait rire, que ce soit grâce aux réactions de l'âne face à son environnement ou bien à certains personnages de passages à qui il arrive des choses imprévisibles. Le petit bémol ce serait peut être la discussion entre Valérie Huppert et le jeune homme du film qui récupère l'âne EO à la fin : cette séquence casse le rythme et m'a coupé du film.
J'aurai jamais pensé que ce film puisse être un des meilleurs moments passé en salle pour l'instant sur 2022...