Sur un rythme turbo ultra-survitaminé, Escape From the 21st Century est un véritable festival chinois suprabarré et hyper diversifié de couleurs, de graphismes, de décors, de musiques (de genres et d'endroits géographiques bien différents !), de tons (on peut passer d'un coup de la comédie intimiste la plus débile à un drame SF d'ampleur mondiale sous tension avec des enjeux vitaux !). Cela rappelle Everything Everywhere All at Once, mais en nettement moins répétitif, sans vulgarité inutile et avec un fond autrement plus profond qu’un discours bêtifiant et bien appuyé que vous devez bien intégrer dans votre petite cervelle incapable de réfléchir par elle-même, que la famille, c'est le plus important, tout ça… tout ça… même si ta vie est nulle à chier, tout ça… tout ça… Non, mais désolé, j'ai sacrément du mal avec ce machin…


Pour en revenir à Escape — sujet bien plus intéressant — je mentirais si je disais que j'ai pigé absolument tous les tenants et aboutissants à la seconde où ils apparaissaient, mais j'ai compris les grandes lignes des intrigues qui se mêlent, s'entremêlent. Donc, si je peux le faire, tout le monde peut le faire. Et dans tout ce bazar narratif, ce sont les désillusions de l'âge adulte qui sont évoquées, mais sans que l'on vous dise quoi en penser, en vous laissant utiliser vous-même ce que vous avez dans votre caboche pour y réfléchir. Le tout avec des protagonistes, masculins et féminins, auxquels on finit par s'attacher parce que l'on réussit à saisir ce qu'ils sont, parce qu'ils sont beaucoup plus proches de nous humainement qu'on pourrait le penser dans un premier temps, et parce qu'ils sont tous bien interprétés.


Je regrette quand même une seconde partie qui se répète méchamment autour de l'invincible antagoniste masculin que nos héros et héroïnes ont sacrément du mal à mettre hors d'état de nuire — par contre, j'ai bien aimé la manière peu banale et très geek employée pour parvenir à remplir cet objectif bien compliqué. Tiens, ce n'est pas sans rappeler non plus l'excellent Scott Pilgrim d'Edgar Wright. En voilà une bonne référence bien fun…


Bon, alors, en conclusion, ce film made in China peut rebuter celles et ceux qui sont allergiques aux manières chaotiques de raconter — scénaristiquement et visuellement —, et aux ruptures de ton assez brutales. Par contre, si vous y adhérez, c'est une proposition de cinéma qui mérite le détour.

Plume231
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le 4 sept. 2025

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