Scola a été un "enthousiaste" fan d'Hitler, ce rouquin aux "cheveux et moustache très rouges"...

Pas une critique mais quelques remarques et souvenirs:

___________Documentaire très sympathique et chaleureux où Mei Chen Chalais retourne sur des lieux de tournages des films d'Ettore Scola, en compagnie d'un ancien responsable de Canal + dont elle semble très proche, mais le doc va au-delà d'images de vacances de leur duo car c'est richement saupoudré d'anecdotes et aussi images de son mari (journaliste courageux) François Chalais qui recevait beaucoup d'artistes chez lui.

On croise des extraits d'interviews de Scola, Marcello Mastroianni, Jean Louis Trintignant ("je n'ai jamais vu quelqu'un travailler autant" dit il dans les coulisses de La Terrasse), Bernard Giraudeau ("je lui dois de m'être mis à la réalisation")

et un épatant Vittorio Gassman tout aussi bon quand il parle un Français impeccable.

___________J'ai été abasourdi d'apprendre que Scola est allé voir plusieurs fois un ancien ministre de la santé Français communiste car il le voulait absolument pour jouer dans Macaroni à la place de ...Jack Lemmon: Jack Ralite (qui voulait devenir acteur mais a refusé cette fois).

Je ne voyais/savais pas mon Jack Lemmon comme second choix ou roue de secours.

___________

"J'étais enthousiaste." (de Hitler)

(mais) "Je me suis vengé." (avec le film 'Une Journée Particulière')

Hitler a été reçu en grandes pompes à Rome en 1938.

Scola était un des beaux éphèbes défilant devant Hitler, un des petits garçons "de la Louve":

"...j'ai vu Hitler, j'étais enthousiaste...il était rouge...ça ne se sait pas car on ne le voit quasi qu'en noir et blanc mais j'étais surpris de voir ses cheveux et moustache aussi rouges que les cheveux d'une femme" (Scola dessine alors avec la main sous son nez la moustache d'Hitler lors de l'interview avec François Chalais). Cette info m'a rappelé un des excellents épisodes de South Park où le gros Cartman antisémite se moque aussi des rouquins. Alors ses amis lui teignent les cheveux en rouge pendant son sommeil. Cartman est alors moqué, harcelé et exclu des groupes dans son école. Mais il retourne la situation en armant tous les rouquins de la région et les transformant en Section Spéciales frappant tout le monde et répandant la terreur...

____________j'ai bien aimé la musique additionnelle que le générique me dit d'un Lou Tchong.

____________rare qu'un producteur m'émeuve autant: on voit un Giorgio Silviagni, avec son vieux chien sur les genoux, m'apprendre que c'est lui qui a amené Scola voir le spectacle dansant qui marchait très bien en banlieue de Paris et qui leur donnent l'envie d'en faire le merveilleux film Le Bal.

Le spectacle se passe dans une salle de bal où plusieurs personnages y traversent plusieurs décennies de l'Histoire de France sans dialogue (que par changements de musique, costumes et mimes).

Pour le film, ils ont d'abord pensé à juste filmer le spectacle puis dans le premier scénario de 400 pages, ils avaient donné des dialogues à tous les personnages.

Il restera finalement muet.

MAIS je ne savais pas que Scola avait eu une crise cardiaque , que le tournage devrait être annulé pour des raisons d'assurance mais ce Giorgio Silviagni s'est battu pendant un an pour maintenir le tournage pour attendre la convalescence de Scola...il a maintenu et sauvé en attendant les décors à Cinecitta.

Le film aura Césars et Oscars et un succès en salles.

__________Ettore Scola m'a fait penser à Miou-Miou dans La Lectrice et l'accompagnateur apprenant la vie et se cultivant auprès de Vittorio Gassman dans Parfum de femme.

Car enfant et ado, il a fait des années la lecture à son "grand-père aveugle": des livres que parfois "je ne comprenais pas encore"...mais ils m'ont appris. (il en a lus des centaines; entre autres) "...Montesquieu....

Le Roman d’un jeune homme pauvre"

(que je découvre de 1858 et dont il fera un film)....

C'est donc aussi grâce à ce grand père aveugle qu'il fera des années après La Nuit de Varennes.