Ce long-métrage se construit en 3 parties :
La première raconte l’arrivée du jeune homme, Olly et sa rencontre avec Madeline. Une arrivée construite à la va-vite, ce qui rend ce début passable. Pour moi, dans un film qui a pour but de faire rêver, il est intéressant de faire naître une romance pour créer de la magie. Ici, la magie n’opère pas en vue des actions trop souvent brèves que l’on impose à nos protagonistes. La maladie, quant à elle, est bien évidemment mis à l’honneur, avec tout ce qui va avec. La surprotection de la maman, la seule amie, la mise en quarantaine ect… Aussi, qu’elle fut ma surprise quand j’ai vu qu’en début de film, tout le monde se lave les mains lorsqu’il pénètre dans la maison, et qu’arrivée au milieu, plus rien, on zappe l’hygiène.


La deuxième conte surtout celle de l’évasion de Madeline qui a décidé de vivre une vie qu’elle ne connaissait pas, la sienne. Nous voilà donc arrivés à Hawaï. C’est sans doute le moment du film le plus important puisqu’il doit emmener le spectateur à oublié les soucis de Madeline. Or, le souci qui va se poser, c’est que l’on ne peut pas oublier que Madeline peut mourir à chaque instant. Ce qui donne à l’écran cette impression de « tu cherches aussi ». Notre regard s’oriente plus vers une vision parentale de la chose qu’amical et compatissante. Clairement, elle déconne. Ce passe donc plusieurs choses, toutes brèves qui n’apportent donc aucun ressenti si ce n’est de la frustration.


La troisième partie raconte le coup de théâtre. Oui, il y a un rebondissement qui marche vraiment bien, c’est ce qui sauve le film d’ailleurs. C’est à la fois le point fort et le point faible du film puisque je remarque que la réalisatrice a voulu construire son film sur ce moment clés. Il aurait fallu poser comme fondation, l’amour et la romance handicapés par une maladie incurable et non, un amour et une romance impossible en vue de cette maladie. L’espoir n’est pas construit, le spectateur est impartial, elle va mourir, autant qu’elle profite. La fin de l’histoire n’est pas fondée puisque que l’on présente un nouveau moment, une rencontre déjà vécue que l’on veut retravailler, histoire de donner deux versions possibles, deux rencontres bien différentes. Quelques messages prennent néanmoins le dessus comme celui de la violence conjugal. La aussi, on pourra remarquer un manque cruel de profondeur du personnage d’Olly puisque l’on se préoccupe de Madeline pendant tout le film, mettant son amoureux à l’écart. Rendant son histoire qui pourtant semblant forte, à un degré remplaçable, insignifiant.


En bref, ce film, en est ambitieux dans son idée, n’est pas si exceptionnel et c’est bien dommage. Si j’étais méchant, je dirais que c’est le brouillon d’un film marquant. Le jeu des acteurs n’est pas excellent ce qui handicape encore plus le récit, quant au montage, il est parfois trop rapide aux niveaux des moments de rencontre. On ne savoure pas, on interprète difficilement chaque regard et on est beaucoup trop guidé. Leur relation épistolaire aurait pu être tellement plus influente si et seulement si on ne nous avait pas placé ce genre de discussion. De plus, je ne comprends pas vraiment cette métaphore de l’astronaute que l’on ne veut plus écouter. D’accord, il est le symbole de la conscience, mais lorsque l’histoire change radicalement d’ambiance, il devrait réapparaître et ne plus être oublié. C’est aussi un mauvais choix cas fait la réalisatrice que de vouloir sacrifier ce qui pourrait sembler tertiaire à l’histoire principale. Au final, ce film semblant saisissant se perd et en oublis ses messages, le rendant gnangnan et sans importance.

BenjaminRojot
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le 26 juin 2017

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Benjamin Rojot

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