L'amante Religieuse

Evil Come Evil Go est un pur produit d'exploitation des années 70, un film globalement assez mauvais mais plutôt rigolo à regarder avec bientôt 50 ans de recul. Le film est réalisé par Walt Davis et il pourrait se ranger dans plusieurs catégories comme le cinéma d'horreur , la comédie noire (peut être pas toujours très volontaire), voir le film musical mais sans grande contestation possible le film appartient surtout au courant de la Sexploitation.

Dans Evil Come Evil Go nous allons suivre Sister Sarah Jane une évangéliste fanatique pour qui le sexe ne doit se pratiquer que dans le cadre du sacrement du mariage et dans le but de faire des enfants. Dans sa croisade la jeune femme entreprend de tuer les hommes qui croiseront sa route sans respecter ses idées. Sur la route elle va également convertir la jeune Penny dont elle va piquer les sous et se servir pour séduire et attirer pêcheurs et fornicateurs dans son lit.

Evil Come Evil Go est un film assez rigolo car il va utiliser le prétexte de cette chaste et prude croisade afin d'aligner un maximum de séquences de cul à l'écran. Se moquant visiblement de l'hypocrisie d'un certain fanatisme religieux le film nous montre ainsi son héroïne séduisant des homme, couchant avec eux tout en leur fredonnant des chants religieux avant de les faire passer de vie à trépas au moment de l'orgasme. Cela donne quelques moments plutôt amusant comme lorsque un amant lassé d'entendre cette partenaire chanter les louanges de Jésus en plein coït lui demande une fellation pour qu'elle occupe sa bouche à des choses plus distrayantes. Car Sister Sarah Jane chante beaucoup, prêchant la bonne parole dans les rues avec son accordéon ou débarquant avec son tambourin pour vous tourner autour en chantant un cantique en pleine sauterie bucolique dans la nature. D'ailleurs durant quasiment tout le film elle semble également suivi par une sorte de troubadour aux cheveux longs et guitare dans le dos qui s'invite régulièrement dans le cadre. Pour le reste il faut bien reconnaître que le film ne raconte strictement rien appliquant même une structure de film pornographique avec une scène de fesse molle toute les cinq ou dix minutes entre deux séquences de dialogues et de comédie très très mal interprétées. Des scènes de sexe pas pornographique mais tout de même bien plus explicite qu'un simple film érotique, le tout baignant dans une ambiance un peu poisseuse et crapoteuse typique des films de cette époque. Quant aux effets gore (réalisés pour l'anecdote par le célèbre acteur porno John Holmes ) ils sont pour le moins rudimentaires avec une préférence pour l'étalage de faux sang bien trop rouge pour être honnête.

On ne va pas se mentir, Evil Come Evil Go est un bien mauvais film mais je dois avouer que son personnage principale entre Christine Boutin, Yvette Horner et Norman Bates m'a tout de même bien fait rigoler et que cette dénonciation d'un fanatisme religieux et morale souvent hypocrite trouve encore un certain écho dans notre époque ou les empêcheurs de jouissance sont encore bien trop nombreux et nombreuses.