De la surenchère, grandiloquent et jusqu'au-boutiste (…) une œuvre culte et surcotée assurément.

Une bande de jeunes s’installe dans un chalet au fin fond des bois le temps des vacances. Ce qui ne devait être qu’un paisible séjour va en réalité virer au cauchemar lorsque les deux garçons de la bande découvrent dans la cave, un vieux magnétophone qui, une fois remis en marche, réveille de vieux démons et autres forces maléfiques.


Film culte pour toute une génération de cinéphiles qui auront poncé leur VHS (chez eux ou dans les vidéo-clubs), pour son premier long-métrage, Sam Raimi (20ans lors du tournage) à laisser libre court à son imagination débordante pour mettre en scène son film d’horreur grand-guignolesque. Le film cumule les erreurs de débutants et on ne lui en voudra pas, loin de là (les faux raccords sont légion, la direction d’acteur aux abonnés absent (les acteurs en arrière-plan sont en total décalage avec ce qu’il se passe au premier plan) et l’éclairage semble avoir été géré sans l’aval d’un chef op’).


Evil Dead (1981) est l’exemple même du film qui s’apprécie au moment de sa sortie mais qui, près de 40ans plus tard, accuse sérieusement le poids des années. Je ne comprends toujours pas son aura auprès des cinéphiles, décennies après décennies. Malgré la sympathie que j’ai pour cette petite entreprise (un budget modeste d’à peine 400 000$), force est de constater qu’en réalité, quand on y réfléchit bien, le film ne cesse de brasser du vent durant ses petites 85 minutes. Des scènes à rallonge où les actions ne cessent de se répéter, tout y est grandiloquent et jusqu'au-boutiste à l’extrême comme si le réalisateur n’avait pas su trouver le juste milieu.


Malgré cela, on appréciera certaines idées disséminées ici et là, comme ces plans en caméra subjective, ce viol orchestré par Dame-Nature ou encore ces zombies en état de décomposition (un effet créé en stop-motion). Mais hélas, tout cela s’avère bien pauvre pour tenir la cadence durant tout le film et nous tenir pleinement en haleine. Mais cela n’a pas empêché le film de rencontrer son public (véritable carton au box-office en rapportant jusqu’à 8 fois sa mise de départ). Devant un tel succès et ses lettres de noblesse au cinéma horrifique, il semblerait que je sois resté hermétique à cette surenchère d’hémoglobine… Une œuvre culte et surcotée assurément.


(critique rédigée en 2006, réactualisée en 2023)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


La franchise au complet :
Evil Dead (1981) ★☆☆☆
Evil Dead 2 (1987) ★☆☆☆
L'Armée des ténèbres - Evil Dead III (1992) ★☆☆☆
Evil Dead (2013) ★★★★
Evil Dead Rise (2023) ★★☆☆

Créée

le 30 avr. 2023

Critique lue 29 fois

RENGER

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