Premier de la classe

Exam est une carte de visite. Sans rayures, sans taches, et limpide. Et c'est là que le problème se pose.
Stuart Hazeldine se souvient d'une autre carte de visite clean mais incroyablement entêtante. Celle-ci s'appelle Cube de Vincenzo Natali. Un huis clos, une poignée de personnages, une énigme et c'est parti. L'univers métaphysique du canadien est troqué contre un entretien d'embauche louche où des yuppies propres sur eux vont révéler leurs vraies natures afin d'avoir le job. On l'aura deviné, le film de Hazeldine est un vulgaire concept-movie qui cherche à se faire remarquer plus qu'à surprendre.
Exam se veut dérangeant dans sa parabole du côté obscur de la nature humaine. Mais l'écriture se réfugie dans la caricature. Chaque personnage est le cliché du huis clos : il faut voir cette séquence drôle où, faute de révéler leurs noms, les participants se nomment par leurs couleurs de peaux ou de cheveux. Les ficelles sont tellement visibles que tout parait artificiel dans son étude de caractère (White est très méchant et tue, Dark est sympa et casse une règle pour secourir l'un de ses camarades, Deaf n'est pas celui qu'on croyait). Pire, le film calque abusivement son modèle.
Exam n'est pas ludique pour un sous et se réfugie dans des dialogues laborieux ne rendant jamais compte des dimensions politiques et sociales du sujet.. C'est dommage vu que la tenue visuelle rattrape un budget qu'on image faible. C'est aussi dommage pour les bons comédiens présent à l'écran (mention spéciale à la charismatique Pollyanna McIntosh).
Exam est donc une façade trop lisse. Le réalisateur, en bon premier de la classe, tente de faire passer sa carte de visite qu'il croit bonne pour passer partout. Mais, on remarque tout de suite une coquille vide.