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C’est l’histoire de la sardine qui bloqua le port de Villereau

Les habitants de Villereau sont seuls, très seuls dans leur micro société et leur micro village où il n’y a rien d’autre que les dix maisons qui les hébergent, et la mairie où siège le maire « bête comme ses pieds ». Alors lorsqu’ils rêvent qu’il se passe quelque chose à Villereau, ils inventent ce qui ne se produit pas, et une vieille lance une alerte à l’attentat après avoir confondu une dispute en polonais avec « Allah Akbar ! » ainsi que des tirs au pigeon avec ceux d’une Kalachnikov. Notre humble narrateur nous raconte donc l’histoire de la fois où tout s’est emballé à Villereau, et où il y a eu soudainement plus de camions de police que d’habitants dans le village. Le court-métrage prend là une tournure humoristique par le décalage extrême entre ce que nous entendons, les évènements racontés et l’affolement qui les accompagna, et ce que nous voyons, une campagne vide, silencieuse, inerte, paisible, impassible… On n’imagine pas un instant un attentat se produire au milieu de ces champs en friche, de cette brume matinale, de ces maisons en ruine ou de ces rues désertes !
Finalement, on se prend surtout d’affection pour cette communauté de petits vieux, qui s’amuse en racontant cet épisode cocasse de l’histoire de leur village, nous offrant au passage plusieurs tranches de leur vie franchouillarde et rurale : café entre copains, chasse au rat, réparation du tracteur… Au-delà du comique de la situation, le véritable intérêt du film devient le portrait social qu’il dresse d’une ruralité ignorée, isolée, désolée. Ce cadre pourrait être triste, mais l’entrain communicatif des habitants donne plutôt un ton de légèreté plus en adéquation avec la vaste blague qui sert de toile de fond. Même le seul personnage de jeune, une adolescente dont on attendrait qu’elle soit plus déprimée que jamais, parle sans regret de l’isolement de son village et s’en amuse plutôt : « ici, il n’y a rien, mais ils croient quand même qu’il peut y avoir un attentat ! ». Et ils ont bien raison d’y croire d’ailleurs, semble clamer le film, car d’après son titre, face à l’ennui, l’exagération nous sauvera !
clownatorus
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le 19 sept. 2020

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