Avant la sortie du nouveau film en 2018 j'avais eu la curiosité malsaine de regarder la toute première adaptation de 1981, malgré les mauvaises critiques et le désintérêt total de la part de toute la communauté des fans (Franquin y compris).
J'avais un quelconque espoir d'y voir le moindre clin d’œil touchant ou délicat à l’œuvre, autant dire que je partais droit vers la déception.


Le film commence un peu de la même manière qu'un vidéo-gag mal filmé où l'on voit une série de gens tomber par terre, les couleurs sont froides, les acteurs sont sans présence, les chutes sont sans le moindre effets. Il en manquerait presque un échantillon de rires enregistrés pour donner ne serait-ce qu'un minimum de vie.


Le personnage (monsieur G) est introduit à la rédaction, si je ne peux pas vraiment blâmer Roger Mireron d'être complètement mou vu le personnage, c'est également le cas de tout les autres membres du film : pas de cris, de crises de nerf ou de grand emportement qui donnait l’énergie de la série. Quand il ne sont pas oubliables ils sont hors-ton comme Mlle Jeanne qui parle nonchalamment de violer Gaston (je dois l'admettre, seul moment mémorable du film).


Le film manque aussi clairement de moyen pour construire un univers aussi vivant que celui de la BD, rien ne ressemble aux décors ni aux inventions du personnage si ce n'est que de très faibles tentatives, on a limite une minuscule pile de courrier en retard coincé dans une scène.


Mais le pire reste la narration, adapter une BD qui ne sort qu'un gag par page en un film est une tâche ardu, mais non seulement ce long-métrage n'essaye pas de relier ses scènes en une histoire complète mais comme Gingerforce l'avait indiqué il ne termine même pas ses propres chutes, des situations sont amenées sans jamais aboutir et de même la fin qui se termine sans que rien ne commence réellement dans le film.


C'est dur de savoir quelle était les intentions de ce films, un travail expérimental d'étudiant de théâtre, vaguement connaisseur de la BD, qui aurait mal tourné peut être. Au moins, heureusement que Franquin ait refusé de leurs donner les vrais droits de licences et qu'il eu un si faible impacte culturel et médiatique, ce film aurait très bien pu entacher la série, une mauvaise gaffe en soi.

Resto
1
Écrit par

Créée

le 28 août 2019

Critique lue 311 fois

1 j'aime

Resto

Écrit par

Critique lue 311 fois

1

D'autres avis sur Fais gaffe à la gaffe !

Fais gaffe à la gaffe !
Boubakar
3

Faisons le point sur ce G

Comme sans doute beaucoup de lecteurs, j'ai regardé ce film, adaptation officieuse de Gaston Lagaffe, acceptée du bout des lèvres par Franquin, après avoir lu ce très bon article, qui revient sur sa...

le 1 août 2022

5 j'aime

Fais gaffe à la gaffe !
greenwich
4

Fais gaffe à la gaffe ! (1981)

Il s'agit d'un film dont le scénario est inspiré de la célèbre bd de Franquin : Gaston Lagaffe. Les personnages n'ont pas le même nom que dans la bd mais on les reconnait sans difficulté. Gaston...

le 1 déc. 2014

3 j'aime

Fais gaffe à la gaffe !
Yann_Letellier
6

Respectueux

Si le film est réalisé et monté plutôt bizarrement, il offre une atmosphère et un parfum en adéquation avec la bd. On retrouve la naïveté et les inventions de Gaston pour un moment agréable. Le film...

le 8 oct. 2020

1 j'aime

Du même critique

Inside Job
Resto
7

Travail de surface

Si la nouvelle série Netflix c'était beaucoup vendu sur le succès de Gravity Falls, dont le créateur est coproducteur, c'est assez évident qu'elle tient beaucoup plus de Rick et Morty dans la...

le 2 nov. 2021

6 j'aime

J'ai perdu mon corps
Resto
10

Fulguro-poing

Quoi de meilleur que les films dont on ne s'attend à rien est qui nous bouleversent ? J'ai perdu mon corps raconte l'histoire d'un jeune Maghrébin qui cherche un sens à sa vie après la mort de ses...

le 10 nov. 2019

2 j'aime

Les Sauroctones, tome 1
Resto
7

L'absurde par l'épisodique

À notre époque tant éloignée du roman-feuilleton, où les histoires semblent ne pouvoir se raconter que par de long récits ininterrompus, j'ai eu la bonne surprise de découvrir dans les Sauroctones...

le 8 juil. 2022

1 j'aime