le 9 avr. 2025
Peau noire et blouse blanche
Fanon de Jean-Claude Barny est un biopic qui a le mérite de dépasser son personnage pour investir le contexte et incarner une philosophie, celle de Frantz Fanon, psychiatre martiniquais muté en...
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Résumé
Un biopic qui s'intéresse à une période assez restreinte de la vie du psychiatre, et qui ne parvient pas à bien cerner le parcours de Fanon, ni à toucher sincèrement.
Détails (et quelques spoilers)
Le fait de s'intéresser à une figure importante de la pensée anticoloniale - entre autres apports - évite à ce film la catastrophe, mais place le niveau d'exigence à des hauteurs qu'il n'atteindra jamais. En effet, s'il est sans doute souhaitable que le plus grand nombre aille voir ce métrage, qui véhicule un message plutôt positif dans l'ensemble, il est pourtant assez décevant.
Rien qu'au niveau de la forme, et sans s'attarder sur l'interprétation assez médiocre, la réalisation est monotone, les dialogues sonnent faux et la période sélectionnée ne donne pas suffisamment à voir du parcours de Frantz Fanon. Par ailleurs, ce biopic frôle l'hagiographie, faisant du psychiatre un être humain proche de la sainteté, alternant bienveillance, sang froid, et propos brillants. Je ne connais pas suffisamment la vie de Fanon pour affirmer qu'il y avait matière à plus de critique, mais rien que certains de ses écrits suffisent à questionner les angles morts de sa pensée, notamment sur les femmes.
Ce qui me permet de faire le lien avec la place absolument ridicule qu'occupe sa femme Josie, sans que cela ne soit pointé comme problématique. Sa présence étant souvent synonyme de scène de transition ou de personnage fonction pour mettre en avant son mari. Mais là encore, sans que cela ne soit vraiment mise en scène comme quelque chose de misogyne.
Enfin, le film, bien que parsemé de quelques citations intéressantes, ne va jamais très loin dans la pensée médicale, philosophique et politique de Frantz Fanon et se contente d'une critique anticoloniale assez basique, tout comme les méthodes de soin n'iront pas bien au-delà d'un refus de l'enfermement et d'une promotion d'activités sportives et manuelles.
C'est parfois intéressant mais j'aurais aimé que les thèses du protagoniste soit plus développées, de même que le contexte colonial dans son ensemble. Ce qui aurait donner un intérêt bien plus important au film, qui reste assez timide dans sa mise en scène d'un pouvoir colonial incarné par un directeur d'hôpital et quelques militaires. Dont le plus filmé se révèlera bien tendre au final, ce qui ne m'a pas paru très crédible. Je comprends que l'on veuille donner corps à la thèse du colon aliéné et souffrant intérieurement, mais la ficelle est un peu grossière. Comme si le réalisateur avait peur d'être trop dur dans sa représentation du pouvoir colonial.
À moins que cette histoire soit véridique bien entendu.
5.75/10
Créée
le 10 avr. 2025
Critique lue 1.9K fois
le 9 avr. 2025
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