Fantaisie

Synopsis : Une fantaisie est le produit de l’imagination, mais c’est aussi une illusion, une fantasmagorie : un fantôme. Fantaisie, le premier long-métrage d’Isabel Pagliai, suit de très près, au plus près, la vie d’une jeune fille, Louise, entre ses pensées, ses conversations avec elle-même, et les textes qu’elle écrit dans ses petits carnets et qu’elle lira et récitera tout au long du film. De Louise, on ne saura en réalité presque rien : à peine son prénom, et comment elle occupe ses heures mortes. Peu importe, car Fantaisie n’est pas un portrait au sens traditionnel, mais une porte ouverte sur un autre espace. Comme dans Tendre, son précédent et fascinant court-métrage, le film s’aventure dans l’obscurité des images et du quotidien, pour chercher, dans cette obscurité, les failles où s’ouvrent les sentiments, où la lumière disparaît et laisse place à un monde possible, déjà contenu dans celui-ci. L’espace d’une forêt — que l’on imagine proche de sa maison — permet à Louise de retrouver Thomas, sans que l’on sache jamais si ces rencontres sont réelles ou non, et de s’engouffrer dans cette fissure faite de désirs inassouvis, d’émotions à fleur de peau, et de vie. Et ainsi, à mesure que le film avance, le rêve se superpose toujours davantage à la réalité, et la logique perd pied pour glisser vers un terrain où explorer l’imaginaire : un rêve. Un fantôme. Ou comme l’écrit Louise elle-même : « En effet, c’est ça, c’est éprouver l’amour qui compte, sentir qu’il existe, qu’il nous entoure, qu’il nous traverse, qu’il est là, qu’il nous fait quelque chose. »