Ce n'est un secret pour personne, Vinou Diesel met le paquet sur la franchise Fast and Furious car ce bon vieux Baboulinet n'a que le marcel de tonton Toretto pour pleinement faire exploser le box-office.
Les flops retentissants du Dernier Chasseur de Sorcières et de xXx : Reactivated (qui n'a cartonné que du côté du B.O. chinois), ont donc pouss2 le bonhomme à focaliser tous ses biscottos sur la saga Fast, même si le final poignant de Furious 7, pouvait décemment incarner un au-revoir plus que satisfaisant, autant pour les aventures de la familia que pour le regretté Paul Walker.


Mais que nenni, avec une nouvelle trilogie de planifié (soit les opus 8, 9 et 10) et un nouveau réalisateur à la barre, on repart pour de nouvelles aventures motorisées avec le chevronné F. Gary Gray (Braquage à l'Italienne, quand même) à la barre, et une vilaine sexy en diable (ah Charlize...).
Huitième opus, chiffre littéralement astronomique pour une franchise charnière du cinéma d'action moderne, se devant d'atteindre - au minimum - le statut de monument du fun littéralement WTF et cartoonesque des trois derniers films (les plus spectaculaires), ce dernier film déçoit un brin tout autant qu'il incarne un merveilleux plaisir coupable comme on en fait que trop peu (tout du moins, d'aussi réussi).


Bigger, Faster mais point Better que Fast 7 malgré une accumulation de moments proprement énormes, Fast 8 enfonce le clou en offrant un show mené tambour battant encore plus imposant, délirant et remarquable, sorte de Bond movie régressif et shooté à la testostérone, ou surnage un Jason Statham de plus en plus crédible - et surtout à l'aise - dans le rôle de sidekick de luxe - son duo avec Dwayne Johnson est le moteur du récit.
Endossant le rôle de bras droit depuis le départ de Walker, Rodriguez en impose dans l'action mais ne relève jamais vraiment le jeu limité de Diesel (là ou le Paulo était un double bien plus talentueux et attachant), et toute l'intrigue menée autour de la trahison - in fine convaincant - de Dom est amenée avec malice (et un poil d'incohérence aussi), puisqu'il est annoncé ici que le personnage fascinant et crédible de Cypher, est ni plus ni moins que l'élément majeur des galères de nos héros depuis le sixième opus.


Auto-parodique, référencé, enchainant les cascades à une vitesse folle, avec une cohérence et un souci du rythme remarquable, dénué de toute finesse narrative et y allant constamment franco dans le déballage de l'action outrancière - les scènes énormes se comptent à la pelle -, le film est d'une générosité de tout instant jusqu'à un climax excitant sur un lac gelé en Islande; un sommet qui a tout du fantasme sur pellicule pour tout amoureux du cinéma burné - mais pas que.
Alors tant pis si les intrigues sont aussi minces qu'une feuille de papier cul Lotus (l'intrigue est encore plus artificielle et bancale que les précédentes), le montage parfois brouillon, si la gestion de l'espace-temps est encore démente, tant pis si le génial F. Gary Gray peine à marquer de son emprunte la franchise (même si il fait preuve d'un savoir-faire exceptionnel et qu'il parsème le film de jolies trouvailles), si le casting cabotine en masse et si les dialogues sont caricaturaux et limités à l'extrême (Vin Diesel prend cher comme d'hab); Fast and Furious 8 est une œuvre badass, dévastatrice et jubilatoire, qui ne se refuse rien et ne peut décemment laisser indifférent.


Même si son moteur commence réellement à s’essouffler, et que l'absence de Walker hante de tout son long sur sa carcasse meurtri (ce n'est ni Eastwood, ni Rodriguez qui le remplaceront), il reste sans contestation possible un bolide de divertissement de haute volée.
Vivement le neuvième opus...


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2017/04/critique-fast-and-furious-8.html

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le 20 avr. 2017

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