On se demandait quand il allait arriver. C’est inévitable avec les franchises de cette taille. Le précédent frisait avec la limite roulant même allègrement sur la ligne blanche mais là, c’est bon, c’est sûr, ce neuvième opus est le film de trop.
Déjà, même s'il n'a jamais été l’élément central, le scénario est écrit à l’arrache et surtout bidouille la continuité et le lore de la saga tout en essayant de se la jouer discrète : l'apparition du frangin Toretto est une vaste blague, tout comme la résurrection de Han…
Le personnage de Brian continue de peser sur la franchise. À la mort de Paul Walker, la production a voulu lui offrir une fin heureuse et une belle porte de sortie dans une scène qui, moi, m'émeut à chaque fois. Mais finalement, ils auraient peut-être dû faire mourir le personnage tant il handicape la série, les scénaristes ne sachant pas comment le placer dans au sein des différents arcs narratifs. Comment rendre crédible l'idée que Brian aurait décidé de raccrocher et jouer la nounou de la smala Toretto en laissant Mia mettre sa vie en danger quand bien même parce que c’est le grand frère perdu de celle-ci qui revient ? Ça n'a aucun sens.
D’ailleurs, plus rien n’est crédible dans ce film. Une œuvre de fiction n’a pas besoin d’être réaliste pour être vraisemblable (suspension d’incrédulité, toi-même tu sais), mais là on n’y croit juste plus. L’utilisation à outrage des effets numériques, des incrustations rend tout lisse, fade, superficiel. On ne sent pas le poids des choses, la dureté des objets, les impacts des coups, des accrochages…
Il n’y a plus aucune logique interne au récit : le coup des aimants est une arna... un raccourci scénaristique qui fonctionne selon comme ça arrange les scènes : l’aimant attire ou repousse sur les coté, puis vers l’arrière, puis tous les objets métalliques, véhicules compris, se projettent vers ou à l’opposé des voitures mais quand les voitures des héros roulent côte à côte, là pas de problème. Et pas de commentaires sur la scène dans l’espace.
Enfin, dernière absence majeure dans le film : le jeu d’acteur. Tout le monde est aux fraises ! Chalize Theron dont c'est peut-être le pire rôle, est juste une mitrailleuse à phrases toutes faites, Cena n'est pas du tout crédible en frangin maléfique, il y a tellement de personnages à caser qu’on ne sait même plus qui est qui et qu’est-ce qu’ils viennent faire là (à part recevoir leur chèque), et tout le reste du cast... mon dieu ! L’insertion aux forceps de The Rock dans la saga lors de l’épisode 5 m’avait agacé mais force est de constater qu’ici il manque cruellement tant la Famille n'a plus rien à offrir. En plus, qu’est-ce qu’ils ont vieillis ! C’est surtout visible sur Tyrese Gibson et Vin Diesel. D’ailleurs, fun fact : l’acteur incarnant Dom jeune joue un meilleur Dom que le Dom vieux. Ah et Cardi B… continue de chanter, stp, oublie le cinéma, tu seras gentille.
Depuis son premier opus, Fast & Furious a toujours été un petit plaisir semi coupable (excepté le 2 qui est une horreur et il faudrait que je redonne sa chance à Tokyo Drift) que je regarde régulièrement mais là, c'est bon, stop ! On range les voitures au garage, on rembarque toute la petite famille et on espère qu’on n’aura pas oublié le bébé de la nièce de la femme de l’oncle par alliance du grand-père maternel au deuxième degré de Toretto, car la famille c’est sacré et on ne laisse pas bébé dans un coin ! (oups, mauvais film)