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Avec Fatima, Philippe Faucon s'inscrit dans la lignée des films réalistes touchant par leur simplicité et leur absence de quelconque prétention. Se basant sur l'histoire vraie , à peine romancée, d'une femme d'origine algérienne ayant émigrée en France et se battant au quotidien pour arriver à élever ses filles malgré les différentes difficultés rencontrées. L'un des points particulièrement soulevé dans ce film est la barrière de la langue qui s'installe entre cette mère ne parlant que difficilement le français et ses filles ne parlant que difficilement l'arabe. Ainsi la plupart des dialogues sont partagés entre ces deux langues, la mère s'exprimant quasiment uniquement dans l'une et ses filles répondant dans l'autre. Ce n'est pourtant pas par manque de volonté car le personnage éponyme fait en sorte d'offrir le meilleur possible à ses filles, cumulant les petits boulots arasant et les cours d'alphabétisation le soir.
Ce travail d'apprentissage de la langue française est d'autant plus intéressant qu'il fait naître en parallèle un véritable travail d'écriture dans sa langue maternelle afin de répertorier, à la manière d'un journal intime, le contenu de ses journées mais aussi, et surtout, d’extérioriser tout ce qu'elle n'arrive pas à dire à ses filles. Ce journal est d'ailleurs la matière première sur laquelle a travaillé le réalisateur puisque la dame dont s'inspire cette histoire a réellement écrit tout au long de sa vie des textes qu'elle a réussit tant bien que mal à faire publier. La force réaliste de ce film tient également dans le fait que le personnage central est interprété par une autre réelle « Fatima », comme elle se désigne elle-même, il est donc le croisement de trois identités propres et sensiblement proches : l'auteur du journal original, l'actrice (Soria Zeroual) qui n'est pas une Fatima mais dont la vie réelle est très proche de celle du personnage qu'elle interprète et ce fameux personnage, Fatima.
Philippe Faucon entretient, d'ailleurs, une tendresse particulière envers ces trois personnages qui se ressent dans sa façon même de filmer rendant ses personnages attachant et touchant.


Même si l'on pourrait lui reprocher un certain manque d'action emportant réellement le spectateur, il s'agit-là d'une réalisation simple qui donne à voir avec réalisme, tendresse et optimisme une situation complexe peu représentée dans le milieu du cinéma.

Audrey_Ricard
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le 21 juin 2017

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Audrey Ricard

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